Édito

Panique à bord

Panique à bord
Covid-19

L’annonce n’est pas encore «officielle», mais elle est déjà confirmée: dès la fin de la semaine prochaine, le masque sera obligatoire pour tous et toutes les élèves genevois·es de 8 à 11 ans. Une surprise. Certes, le nombre de contaminations double toutes les deux semaines, de nombreuses classes au primaire se vident de leurs élèves, le variant Omicron a fait son apparition à l’École internationale de Founex et, dans trois semaines, c’est Noël et ses réunions de famille. Bref, un cocktail explosif que nos édiles semblent, avec pourtant bientôt deux ans de recul sur le Covid-19 et une cinquième vague qui ressemble furieusement à la deuxième, avoir toujours du mal à appréhender.

Contrairement au Conseil fédéral, les autorités genevoises ne consultent pas avant de prendre leurs décisions. D’où l’incrédulité du syndicat des enseignant.es qui, visiblement, n’a pas été informé de cette éventualité. Pas plus que celle-ci n’a été esquissée lors des points de presse hebdomadaires des responsables de la santé, pourtant prié·es de s’expliquer depuis plusieurs semaines sur la politique menée dans les établissements scolaires du bout du lac.

Il faut dire que plus personne n’y comprenait rien, ni dans les écoles, ni chez les pédiatres. Les cas de Covid se multipliaient, mais les réponses étaient quasi inexistantes, hormis le retour du masque, déjà, pour le corps enseignant. Il faut, dans une même classe de primaire, au moins trois tests positifs – formellement identifiés par un laboratoire – pour que la médecin cantonale envoie une circulaire aux parents leur «recommandant» de faire tester leur enfant. En revanche pas de dépistages généralisés, ni de classes en quarantaine.

Les autorités ont toujours justifié ce dispositif par le fait que le Covid-19 est en principe sans conséquence pour les enfants et de fait, il n’y en a pas aux soins intensifs. Raison pour laquelle leur soudain revirement, sans même avoir d’abord essayé de mettre en place des mesures intermédiaires, à l’instar de celles souhaitées par le Conseil fédéral, laisse deviner une certaine précipitation, au-delà de l’incertitude liée au nouveau variant.

Qui cette mesure est-elle censée protéger? Pas les enfants. Dès lors comment ne pas penser que les plus jeunes paient l’inconséquence des adultes qui refusent de se faire vacciner. A l’instar de la majorité de la population qui se voit imposer le masque et le pass sanitaire, alors même qu’elle a reçu ses deux, et bientôt trois doses. Il n’est pas exclu que nos élu·es décident un de ces jours de rendre la vaccination obligatoire pour les plus de 60 ans, voire les plus de 18 ans. Encore une fois, hélas, avec un train de retard.

 

 

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