L’avenir n’est pas leur affaire
Une alliance objective entre la droite extrême de l’UDC et la droite économiste du PLR a torpillé mardi – à deux voix près – un projet de loi débattu au parlement vaudois en faveur d’écoles plus durables. Ceci via des mesures concrètes visant à rendre les établissements plus verts mais surtout en dotant les élèves des outils en termes de savoirs et de compétences leur permettant de répondre à la crise climatique. Bref, de les rendre maîtres et maîtresses de leur destin.
Il n’en fallait pas plus pour faire sortir la droite de ses gonds. L’UDC y a vu des velléités staliniennes visant à «rééduquer le peuple» et créer de futur·es zadistes. Et de plaider, en funambules de la novlangue, pour «une instruction publique valorisant la liberté, l’excellence et la pensée critique».
Mais sans trop d’écologie, tout de même. Au-delà du grotesque de cette posture de la part d’un parti qui abrite des nids de climato-négationnistes en son sein, on serait tenté de dire: «Si seulement». Si cette loi avait effectivement permis de relâcher des hordes de Greta Thunberg fourmillant d’idées et d’énergie pour nous sortir de l’impasse climatique, le prix – on parlait d’un crédit de 7 millions de francs – n’aurait vraiment pas été cher payé. Malheureusement les choses ne sont pas aussi simples.
Quant au PLR, il aurait préféré que ces sommes n’aillent pas vers des projets pédagogiques, mais servent plutôt à financer les métiers de la transition écologique. Bref, il est en embuscade pour capter quelques subventions pour les entreprises. Que le changement doive être systémique et que ce n’est pas la technique qui nous sauvera de l’effet de serre semble lui échapper.
Visiblement, la parenthèse verte de Petra Gössi est bel et bien refermée. Et le refus populaire, en juin 2021, de la loi sur le CO2 l’a réancré dans son dogmatisme productiviste.
Bref, on continuera à trier le PET et à surveiller la température des salles de classe. Pour le reste, circulez – si possible en voiture –, il n’y a rien à voir…