Témoin parmi d’autres dans ce monde d’aujourd’hui, je viens ajouter ma voix à celles déjà nombreuses qui pensent que c’est un comportement totalement inapproprié et inacceptable! Chacun a droit au respect fondamental de son intégrité physique et morale. Sensible à ces questions, ces affaires d’harcèlement sexuel sont dénoncées aussi bien en Suisse, en France, en Belgique où un célèbre chorégraphe et homme de théâtre a été jugé pour violences, harcèlements et agressions sexuelles.

Beaucoup de ces affaires ne sont rendues publiques qu’après un temps long, dû pour la victime, à la honte, au malaise et au viol de l’intime. Et dans le silence de tous ceux qui savent et qui n’ont pas parlé, chaque parole libérée, en souffrance, nous alerte individuellement comme citoyen et collectivement en interrogeant la part de responsabilité des collectivités culturelles publiques et privées, des financeurs, des écoles de danse et des théâtres qui accueillent ces artistes en résidence et les programment.

Dans l’attente du procès en appel, cette jeune fille déterminée s’engage avec courage dans une procédure difficile pour elle et son entourage, sous une pression psychologique de plusieurs mois. Elle a levé une parole, complexe, touchant à l’essence même de sa pratique artistique avec son corps.

De quoi peut-on rêver dans ce contexte d’harcèlement sexuel après la gravité de tels agissements? D’une tolérance zéro et que la parole se libère encore et qu’une conscience éthique progresse! Que peut-on réinventer afin que de telles situations ne se reproduisent pas?

Je sais qu’il existe des lieux de création et une école de théâtre suisse romande qui réfléchissent déjà et se mobilisent. Il me paraît nécessaire et urgent que l’ensemble des partenaires autour de la culture, ici et ailleurs, lieux de création, écoles de théâtre, de danse, théâtres renforcent toutes les initiatives en faveur des victimes mettant en place des dispositifs d’alerte et de prévention, d’aides juridiques voir la création de fonds de solidarité pour les accompagner financièrement face aux pressions, harcèlements que peuvent subir des jeunes adultes dans l’exercice de leur passion…

Boris Tissot,
Paris