Genève

Une Pride massive espérée malgré le Covid

Les responsables de la marche des fiertés tablent sur 40 000 manifestant·es le 11 septembre. Des événements militants et culturels aux Bastions auront lieu dès le 8 septembre
Une Pride festive et politique
En 2019, après huit ans d’absence, la Pride a fait son grand retour à Genève. JEAN-PATRICK DI SILVESTRO
Égalité

Après un premier round le dernier weekend de juin ayant rassemblé le samedi des centaines de personnes à la place des Nations, la Geneva Pride entrera dans le vif du sujet dans une vingtaine de jours. La semaine des fiertés pour réclamer l’égalité des droits en faveur des personnes LGBTIQA+ se tiendra du 8 au 12 septembre. Avec, comme point d’orgue, la marche des fiertés le samedi 11 septembre. Elle partira à 14h du quai Willson pour aboutir aux Bastions, en passant par le pont du Mont-Blanc.

Cette année, la Pride entend donner une visibilité particulière aux lettres T et I de l’acronyme, soit aux personnes transgenres et intersexes, qui ont beaucoup souffert durant la crise pandémique et le confinement.

Les organisatrices et les organisateurs espèrent que la marche attirera au moins 35 000 à 40 000 personnes, soit autant que lors de la précédente édition en 2019. Il leur sera demandé de «faire un maximum de bruit pour montrer qu’on est là», chauffe déjà Xavier Lavatelli, coprésident de la Pride. «Nous pensons égaler 2019, car 60 organisations se sont déjà inscrites», déclare Daphné Villet, coprésidente. L’an passé, ce rendez-vous politique, militant et festif avait été annulé en raison de la pandémie.

Une Pride massive espérée malgré le Covid

Cette dernière impose toutefois des mesures de précaution. Ainsi, le village de la Pride, aux Bastions du 8 au 11 septembre, sera-t-il accessible uniquement avec un passe Covid. Il sera possible de se faire tester à l’entrée. Le masque sera obligatoire pour toutes les personnes en train de travailler et pour celles dans une file d’attente – des exigences supérieures à ce qu’exige l’Etat. Lors de la marche, le masque sera vivement recommandé, mais pas obligatoire s’agissant d’une manifestation politique. La coprésidence veut absolument éviter tout foyer épidémique, soulignant toutefois que la crise du Covid suscite une prise de conscience particulière au sein de la communauté arc-en-ciel, dans la mesure où elle a été frappée de plein fouet par la pandémie du sida à l’époque.

Des efforts conséquents seront consentis pour la prévention de la santé, notamment sexuelle. Il sera possible de faire des tests MST (maladies sexuellement transmissibles) et des entretiens individuels.

Quant au programme, deux scènes, une festive et une pour des débats, seront montées. Chaque jour, au village, sera décliné sur un thème, par exemple la littérature le 8 septembre. Des DJ’s militantes feront aussi bouger le dancefloor. Un partenariat avec plusieurs clubs favorisera les afters, le but étant aussi de sensibiliser ces entreprises de la nuit à être davantage inclusives, selon Daphné Villet.

Sur le plan politique, la coprésidence rappelle que la Pride se tiendra deux semaines avant la votation sur le mariage pour toutes et tous. A ce propos, les Jeunes libéraux-radicaux sont les bienvenus, selon la coprésidence. Elle espère que la section genevoise aura entre-temps modifié sa position.

Enfin, malgré les mesures Covid qui ont fait grimper la facture, le budget – 180 000 francs – est équilibré, grâce aux aides publiques (Ville, Etat) et aux sponsors, dont Philipp Morris et Japan Tobacco. L’argent d’une dizaine de sociétés a été refusé, car celles-ci n’entraient pas dans les collaborations acceptables selon les critères de la charte éthique de la Pride, mise sur pied l’an passé pour éviter tout pinkwashing (procédé pour se donner une image favorable aux LGBTIQA+). Aucune entreprise ne pourra faire sa publicité durant la marche, précise encore la coprésidence, mais des groupes arc-en-ciel de certaines entreprises défileront.

www.genevapride.ch

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