Pompiers et pompières volontaires augmenté·es
La Ville de Genève va augmenter la rémunération de ses pompiers et pompières volontaires (SPV). Une décision prise en juin par l’exécutif communal qui fait suite à l’adoption par le peuple genevois du salaire minimum, l’automne dernier. «Après ce vote, nous avons dû analyser si la solde des sapeurs-pompiers volontaires était soumise à la nouvelle loi, explique Marie Barbey-Chappuis, conseillère administrative chargée du Département de la sécurité et des sports. Nous avons soumis la question à l’Ocirt (Office cantonal de l’inspection et des relations du travail), qui a estimé que c’était effectivement le cas pour les heures excédant un certain seuil annuel. Nous avons cependant décidé de payer désormais toutes les heures effectuées à 24 francs, contre 22 jusqu’à maintenant, et avec effet rétroactif au 1er janvier. Il s’agit pour nous de montrer une reconnaissance et de valoriser leur rôle dans la chaîne de secours.»
Encourager cet engagement
Pour la magistrate démocrate-chrétienne, il est en effet important d’encourager cet engagement «alors qu’ils sont de plus en plus souvent mobilisés». Notamment avec les changements climatiques et la multiplication des orages violents. Les SPV ont aussi été particulièrement mobilisé·es pendant la crise du Covid. Ce sont eux et elles qui étaient notamment chargé·es de nettoyer les ambulances des HUG et ont participé aux distributions alimentaires. «Le rôle des sapeurs-pompiers volontaires est absolument nécessaire et complémentaire à celui des professionnels du Service incendie et secours (SIS), affirme Nicolas Schumacher, commandant du SIS. Ils sont rattachés au service de puis sa création en 1875. Ce sont notamment eux qui assurent la relève sur les moyens-gros sinistres ainsi que le pompage lourd lors d’importantes inondations. Ils apportent un soutien opérationnel et logistique essentiel.» Ces quelques 200 pompiers et pompières sont aussi chargé·es depuis quelques années de nouvelles tâches spécifiques, comme la tenue des poste médicaux avancés et la gestion des unités mobiles de décontaminations. Ils et elles apportent également des prestations de sécurités lors de manifestations, affirme le commandant.
Question posée depuis longtemps
La question de la rémunération des sapeurs et sapeuses pompier·ères volontaires se pose déjà depuis un certain temps au Conseil municipal. Une motion demandant à l’exécutif une réévaluation a ainsi été acceptée par le délibératif en février 2020. Le texte avait cependant été déposé en 2014 déjà, et était signé par des élus allant de l’UDC à Ensemble à gauche, et notamment par la démocrate-chrétienne Marie Barbey-Chappuis.
«Il s’agit pour nous de montrer une reconnaissance et de valoriser leur rôle dans la chaîne de secours» Marie Barbey-Chappuis
La décision réjouit particulièrement la conseillère municipale libérale-radicale Patricia Richard. «Enfin! lance-t-elle en apprenant la nouvelle. J’ai demandé quatre fois où on en était depuis que le salaire minimum a été accepté. Cette loi concerne tous les employeurs. On s’est vite rappelés des stagiaires de la petite enfance mais il ne fallait pas oublier les pompiers volontaires, qui s’engagent pour la communauté et dont la solde était sous-estimée. La Ville se doit d’être exemplaire.» L’augmentation décidée par l’exécutif implique, selon les estimations de la municipalité, un coût de quelque 70 000 francs supplémentaire par an, explique Marie Barbey-Chappuis.
Pour le Syndicat des services publics (SSP), l’application du salaire minimum aux SPV représente un point positif. «Nous avions déjà pointé les problèmes dans la petite enfance et pour les mamans de jour, mais il faut continuer à être attentifs pour que personnes ne passe en dessous du radar», affirme Corinne Béguelin, secrétaire syndicale du SSP.
Réorganisation
Marie Barbey-Chappuis rappelle encore qu’une réorganisation du corps des sapeurs-pompiers et sapeuses-pompières est en cours. Le SIS va en effet quitter l’égide de la Ville pour être régi par une nouvelle structure intercommunale dès l’année prochaine. Mais cela ne concerne pas dans l’immédiat les SPV, qui pour 2022 en tout cas, resteront à charge de la Ville.