Et c’est rebelote pour la retraite à 65 ans pour les femmes! Le Conseil national a suivi mercredi les Etats et décidé de ce relèvement de l’âge de l’AVS. Le projet repart certes à la Chambre haute, mais cette question centrale est désormais sous toit et ne devrait plus être discutée dans le cadre de la réforme du système de prévoyance en discussion au parlement fédéral.

Et tant pis si ce douteux principe a été rejeté par le peuple en septembre 2017. La droite radicalisée entend revenir à la charge autant de fois qu’il le faudra. Le référendum est d’ores et déjà annoncé. Avec un front du refus plus conséquent qu’en 2017, où socialistes et verts·es s’étaient égaré·es dans un soutien au projet. Sur le fond, rien n’a changé: l’injustice est toujours la même. Elle consiste à faire payer aux femmes une réforme pas aussi urgente que prétendu. En faisant l’impasse sur d’autres pistes, sans doute hors de portée de l’entendement des partis bourgeois.

Comme faire preuve d’un peu de volontarisme en matière d’égalité salariale, ce qui ferait déjà rentrer 825 millions de francs de plus par an dans les caisses de l’AVS. Ou en cessant d’occulter la vraie question sur le dossier de la prévoyance, à savoir que celui-ci est déséquilibré en raison d’une tendance lourde qui voit les salaires du travail diminuer alors que le rendement du capital progresse. Dans le projet en discussion, ce sont de nouveaux les premiers qui sont ponctionnés via la TVA. Aller chercher l’argent où il est est sans doute trop simple.

Mais, pour conclure sur une note optimiste, on peut tout de même relever le louable pensum du bloc bourgeois. Mercredi, il a donné une raison supplémentaire à nombre de femmes de rejoindre la grève féministe dans la rue lundi prochain. Ce n’était sans doute pas sa motivation première, mais l’effort mérite d’être salué.