Salutaire refus de l’intimidation
«Le contre-projet alibi se transforme en farce.» Le collectif d’ONG à l’origine de l’initiative dite « Pour des multinationales responsables » a poussé un coup de gueule ce mardi. Ceci à la suite de la mise en consultation de l’ordonnance d’application du contre-projet indirect qui avait été opposé à ce texte et qui est entré en force après le refus, en novembre dernier, de l’initiative.
La coalition dénonce un dispositif volontairement lacunaire et en décalage avec les normes qui ont cours ou qui sont en passe d’être adoptées dans les pays voisins. Ainsi, les PME sont exclues de l’obligation de diligence raisonnable en matière de travail des enfants. Un manque particulièrement grave dans le domaine du textile ou du chocolat, cette composante de l’ADN helvétique.
Est-ce si étonnant? Le contre-projet avait été voulu par le Conseil fédéral pour torpiller une initiative qui avait ses chances devant le parlement. On ne va pas demander à l’auteur du crime de faire maintenant du zèle. L’hystérie qui avait suivi la quasi-acceptation de cette initiative – elle avait réuni une majorité des voix tout en butant sur celle, indispensable, des cantons – a illustré à l’envi la nervosité face au vent du boulet. Les chiens de garde ont été lâchés pour mordre les mollets des ONG. Et les Eglises – qui s’étaient fortement impliquées dans la campagne – avaient été sommées, en des termes péremptoires, de rendre à César ce qui appartient à César.
Il est heureux que ces organisations ne se soient pas laissées intimider de la sorte et qu’elles gardent la tête haute face à ces pressions écœurantes. Entre une législation internationale qui se durcit et une opinion publique majoritairement favorable, la partie n’est pas perdue.
Loin de là.