Les sans-papiers toucheront l’allocation rentrée scolaire
Le Conseil municipal de la Ville de Genève a confirmé mardi sa volonté d’élargir les allocations de rentrée scolaire aux familles sans-papiers. En décembre, lors du vote du budget, le délibératif avait accepté une rallonge de 190 000 francs pour que 600 familles bénéficient aussi dès la rentrée prochaine du coup de pouce de 130 francs pour un enfant à l’école primaire et 180 francs pour un élève au Cycle d’orientation. Mardi soir, le Conseil municipal a ancré ce changement dans le règlement sur les aides financières du Service social par 57 oui et 15 oppositions – des voix MCG, PLR et UDC.
Chargée de la Cohésion sociale, la conseillère administrative socialiste Christina Kitsos a salué un «pas important vers l’égalité», une reconnaissance que «chaque enfant est un enfant» indépendamment de son statut. «Enfin!», s’est aussi exclamée la conseillère municipale Brigitte Studer (Ensemble à Gauche/Solidarités), évoquant le respect de la Convention relative aux droits de l’enfant. Quant à la PLR Patricia Richard, elle a rappelé que la droite n’est pas indifférente à cette question puisque c’est à Pierre Maudet qu’on a dû l’opération Papyrus de régularisation de sans-papiers.
En 2020, 2957 familles touchant des subsides pour les primes maladie ont bénéficié de l’allocation rentrée scolaire pour un total de 634 000 francs. La Ville a mandaté le Centre de contact Suisses-immigrés pour atteindre les nouvelles familles concernées. L’association a expliqué que, faute de statut, elles n’avaient pas forcément un compte postal ou bancaire et qu’un versement en cash n’était pas souhaitable. Raison pour laquelle le socialiste Pascal Holenweg a invité le plénum à voter contre sa propre proposition qui consistait à revenir à un versement de ces allocations sous forme d’un virement. Dès 2018, elles l’ont été via une carte électronique valable dans un réseau de commerces du canton, suivant un projet imposé par la droite municipale.
La gauche avait dénoncé une façon de stigmatiser les pauvres. Mardi, par la voix de Pascal Holenweg, elle a toutefois reconnu que s’il fallait maintenant prévoir un versement monétaire pour la majorité des familles et une carte pour celles sans papiers, la Ville remplacerait une stigmatisation par une autre. Seul le MCG Daniel Sormani a jugé cette allocation inutile puisque «les fournitures scolaires sont offertes par l’Etat».