Envers et contre toutes les formes de racisme
Presqu’un demi-siècle après la proclamation de la journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale, force est de constater que le racisme n’a pas encore disparu. Le meurtre de George Floyd par un policier à Minneapolis a déclenché des manifestations dans le monde entier, y compris à Genève. Il y a quelques semaines, ce sont des synagogues qui, à Lausanne, Genève puis Bienne, ont été l’objet d’actes antisémites. Ces derniers s’ajoutent aux 147 actes antisémites répertoriés en 2020 par la CICAD dans son rapport annuel. Les autres actes antisémites rapportés en Suisse romande proviennent pour moitié des réseaux sociaux.
A l’occasion de la votation fédérale concernant l’interdiction de se dissimuler le visage, les réseaux sociaux ont relayé des propos parfois très violents assimilant islam et radicalisation religieuse. Ces propos contredisent le fait que la majorité des populations musulmanes en Suisse sont aujourd’hui bien intégrées et, au contraire, subissent des discriminations. Ces mêmes réseaux se sont également fait l’écho de théories complotistes et racistes envers plusieurs groupes de populations, avec les mêmes clichés, stéréotypes et préjugés que ceux qui ont fait les beaux jours de régimes qu’on préfèrerait – mais qu’on ne doit surtout pas – oublier.
Il est clair qu’aujourd’hui plus que jamais, il faut agir de manière énergique face à ce fléau: prévention, éducation, sensibilisation, vigilance mais aussi sanction sont les axes sur lesquels nous devons intensifier nos efforts.
Concernant l’antisémitisme, nous avons renforcé, à travers les subventions du Bureau de l’intégration des étrangers (BIE), notre soutien à la CICAD, qui représente les communautés et organisations juives et leurs membres, notamment pour son travail d’observatoire de l’antisémitisme en Suisse romande ainsi que sa permanence dédiée aux incidents antisémites.
Pour ce qui est du racisme anti-Noir·es, j’ai initié des rencontres périodiques avec une soixantaine de personnes représentant la population afro-descendante genevoise afin de définir un plan d’actions commun.
J’espère pouvoir également faire de même avec des membres de la population musulmane genevoise, laquelle est la deuxième plus visée par le racisme après la population afro-descendante de notre canton.
Afin d’éradiquer le racisme à sa source, il est aussi devenu particulièrement important de déconstruire et neutraliser les stéréotypes et les préjugés racistes et antisémites dès qu’ils apparaissent, d’où l’importance d’effectuer un travail de prévention auprès des jeunes, incluant également les théories du complot et l’extrémisme violent. C’est pourquoi, en parallèle aux actions déjà entreprises par la Fondation genevoise pour l’animation socioculturelle (FASe) dans ce domaine, nous collaborons avec ce partenaire pour renforcer le pool de professionnel·les récemment créé et chargé de travailler sur ces questions. Une action qui s’inscrit évidemment en parallèle à celles réalisées dans les établissements scolaires.
En plus des entités privées et publiques, nous avons toutes et tous un rôle à jouer pour mettre fin au racisme et aux discriminations. Ensemble seulement nous pourrons venir à bout de ce fléau. Cet appel lancé à l’occasion de cette journée internationale devrait rester présent à notre esprit tout au long de l’année.