On nous écrit

Conflit d’intérêt?

Madeleine Gahigiri s’interroge sur la position qu’a prise le Conseiller fédéral Ignazio Cassis durant l’enquête sur l’UNRWA.
Aide humanitaire

On pourrait se demander pourquoi la population suisse n’a pas été plus amplement informée dans les médias à propos des conclusions de l’enquête onusienne sur l’UNRWA (Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens) et son ancien commissaire général Pierre Krähenbühl. Pourtant, l’affaire UNRWA avait fait grand bruit et les reproches injustifiés et malveillants, – comme on le sait maintenant – ont menacé de déstabiliser cet organisme qui est un soutien essentiel pour le peuple palestinien réfugié, déjà fragilisé par la volonté de M. Trump de le détruire en lui supprimant les subventions des Etats-Unis, plus de 300 millions de dollars.

Heureusement que l’émission Temps Présent de la RTS du jeudi 17 décembre a diffusé ces conclusions qui blanchissent l’UNRWA et son commissaire, gravement calomnié. L’enquête d’Anne-Frédérique Widmann et Xavier Nicol nous apprend aussi qu’Ignazio Cassis, conseiller fédéral en charge des Affaires étrangères, est un ancien vice-président de Suisse-Israël. Y-a-t-il un rapport avec sa position dans cette affaire? Au lieu de soutenir l’Agence onusienne et son commissaire suisse, au moins jusqu’à la fin de l’enquête, le chef du Département des affaires étrangères a massivement attaqué l’agence, déclarant que l’UNRWA faisait partie du problème, la déstabilisant à ce moment crucial. Est-il de l’avis de MM. Trump et Netanyahou qu’il faut priver les réfugiés palestiniens de ce qui leur reste de soutien, non seulement pour la nourriture, mais aussi pour la scolarisation des enfants et les soins médicaux, etc.?

Ces déclarations de notre chef des Affaires étrangères disqualifient la Suisse comme médiatrice pour la paix, en mettant en question sa neutralité dans le conflit.

«Fort courageusement», le conseiller fédéral n’a pas désiré répondre aux questions des journalistes de Temps Présent!

M. Cassis, en prenant ainsi parti, avouez que vos intérêts et relations privés représentent un conflit d’intérêts dans l’exercice de votre charge!

Madeleine Gahigiri,
Bernex (GE)

Opinions On nous écrit Votre lettre Aide humanitaire

Connexion