Energie bien placée
C’est une petite lueur – LED! –, en vingt ans, Genève a diminué sa consommation d’énergie thermique fossile de près de 30% et de 11% sa dépense électrique par habitant. Toutes sources confondues, la consommation énergétique a chuté d’environ un cinquième en chiffres absolus. Mieux: l’essentiel des progrès ont été réalisés durant les dix dernières années! Sans que le canton ne retourne pour autant à l’âge des cavernes, semble-t-il. Preuve que la transition énergétique est non seulement possible mais peut et doit être accélérée.
Bien sûr, le gaspillage était – et demeure encore – si flagrant que les premiers pas étaient les plus aisés. L’assainissement des bâtiments – bien que coûteux – se révèle très rapidement rentable. On se réjouit que le nouvel exécutif de la Ville de Genève ait décidé de gonfler significativement ses investissements en la matière.
La comparaison avec les données suisses est clairement à l’avantage du canton, malgré une population qui grandit plus vite qu’outre Versoix. La politique volontariste d’économies d’énergie des SIG n’y est sans doute pas étrangère. Depuis des années, la régie a su faire preuve d’une réelle responsabilité environnementale. Il faudra s’en souvenir quand le projet du Conseil fédéral de libéralisation totale du secteur reviendra à l’agenda.
Restent des points noirs bien connus, comme l’incapacité du canton à enclencher le transfert modal en matière de transport. A elle seule, la circulation génère 500000 tonnes de CO2 chaque année, un chiffre désespérément stable depuis cinq ans. Ou encore: l’accroissement du trafic aérien, gourmand en kérosène, qui pèse pour un quart du CO2 relâché. Pour parvenir à l’objectif fixé par l’Etat d’une réduction de 60% des émissions à l’horizon 2030, il faudra bien s’attaquer frontalement à ces deux vaches sacrées. Sans oublier de booster la production d’énergie verte locale, autre faiblesse d’un canton qui importe 70% de son électricité.