Café ou chocolat?
Etes-vous plutôt café ou chocolat? Peut-être les deux… voici deux cas intéressants.
1) Il y a peu, un documentaire britannique révélait qu’au Guatemala des enfants de moins de 12 ans travaillaient 40 heures/semaine dans des conditions honteuses dans des plantations de café…
2) Une étude récente (Université de Chicago) montre qu’en Afrique de l’Ouest plus de deux millions d’enfants travaillent dans la production de cacao, portent de lourdes charges, manient des outils dangereux, sont exposés à des pesticides toxiques sans protection.
Dans mes activités au Comité des droits de l’enfant de l’ONU, j’ai souvent été témoin des conséquences désastreuses sur la santé et l’avenir d’enfants en grand nombre dont les droits sont violés par leur implication massive dans le travail. Mais les enfants ne sont pas seulement victimes du travail mais également de trafic, d’exploitation sexuelle, pollution environnementale, déplacement forcé…
Il y a dix ans, plusieurs multinationales ont promis de mettre un terme aux pires formes du travail des enfants…pourtant le nombre d’enfants travailleurs aujourd’hui a sensiblement augmenté! Ces exemples illustrent tristement que les mesures volontaires ne fonctionnent pas. Les déclarations d’intention sur papier glacé, n’ont rien changé… les violations perdurent! Pour changer les choses, des règles contraignantes sont indispensables.
C’est le but de l’initiative populaire pour des multinationales responsables: le seul moyen crédible de s’assurer que toutes les multinationales modifient leurs pratiques est de les obliger à rendre des comptes devant les Etats, au besoin devant les tribunaux et de reconnaître leur responsabilité en cas de violations commises. Cela vaut pour le travail des enfants, comme pour toute autre violation à l’encontre des travailleurs ou des populations.
Le contre-projet réduit les prétentions à l’obligation de rédiger un rapport annuel… pour faire reculer le travail des enfants. Une obligation alibi, une coquille vide!
Votez oui le 29 novembre, pour que le monde des affaires respecte enfin ses obligations, dont celle de ne pas faire travailler des enfants.
Jean Zermatten,
a. Président Comité de l’ONU des droits de l’enfant