Le bloc bourgeois pérsévère
Il fallait oser. Une année après la grève des femmes, la droite revient à la charge pour augmenter l’âge de la retraite de ces dernières de 64 à 65 ans. La NZZ a dévoilé mercredi les contours d’un plan secret concocté par le bloc bourgeois, à savoir l’Union démocratique du centre (UDC), le Parti libéral-radical (PLR), le Parti démocrate-chrétien (PDC), renforcé par les Vert’libéraux.
Pas de grandes surprises depuis la dernière tentative ficelée dans le cadre de PV2020, ce compromis passé entre le Parti socialiste et le PDC et refusé par le peuple en 2017: les femmes paient le gros de la facture en devant travailler une année supplémentaire, alors qu’elles sont déjà les grandes lésées du système de prévoyance, vu les trous dans leur carrière professionnelle. Un tiers d’entre elles n’ont pas accès au deuxième pilier, rappelle ainsi le PS dans un communiqué dénonçant la manœuvre.
Côté recettes nouvelles pour financer l’AVS, le projet dévoilé jeudi se contente d’une hausse de 0,3% du taux de la TVA. C’est à la fois peu – PV 2020 tablait sur 0,6% – et inopportun, en raison du caractère antisocial de cet impôt qui pèse davantage sur les petits revenus que sur les salaires du haut du panier. Enfin, la proposition des partis bourgeois prévoit une possibilité de retraite flexible, mais financée de manière dérisoire. Bref, le projet comporte passablement de failles, à commencer par la proposition larvée de réduire les rentes de veuves et d’orphelins.
Pour l’heure, la gauche montre les dents. Les compensations sont insuffisantes déplore le PS. Mais, justement, ce parti a déjà montré son appétence pour les compromis sur ce dossier. Sur PV2020, on a vu que leur prix n’était pas hors de portée pour le camp bourgeois. Le parti sera-t-il plus ferme cette fois-ci?