Culture

La culture en alerte rouge

La culture en alerte rouge
BRUNO ZEHR
Culture 

Ce lundi soir, de 22 heures à minuit, des bâtiments, théâtres, opéras, salles de concert et de congrès s’allumeront en rouge dans toute la Suisse. Une manière pour une partie des entreprises culturelles, frappées de plein fouet par la crise du coronavirus, de montrer qu’elles existent et qu’elles sont solidaires. Ces entreprises représentent plus de 10% de l’économie suisse. Essentiellement composées de PME, de micro-entreprises et d’indépendant-es, elles constituent un potentiel économique important et concentrent 5% des emplois du pays. Ce chiffre est comparable à la finance ou au tourisme, selon les statistiques de l’Office fédéral de la culture.

Parmi les branches du secteur culturel, qui se remettra difficilement d’une pandémie dévastatrice pour l’ensemble de ses actrices et acteurs, l’événementiel souffre d’autant plus en cette période estivale synonyme de rendez-vous festifs et musicaux. Les manifestations rassemblant jusqu’à 1000 personnes sont de nouveau autorisées sous conditions mais les festivals annulés, qui attirent souvent les foules, ne pourront être reprogrammés dans l’urgence car il faut souvent une année pour les organiser.

Nombre de technicien-ne-s du spectacle, de l’événementiel et de l’audiovisuel risquent de ne pas se relever, tout comme les artistes de toutes disciplines et les autres professions précaires qui gravitent autour des métiers de la scène souvent au bénéfice de mandats très courts, négociés parfois un mois au préalable. Depuis quelques semaines, ils et elles sont nombreux à poster leur profil sur leur mur facebook avec le slogan «La culture est mon métier», annonçant les concerts ou pièces de théâtre annulés et les pertes financières engendrées – près de 5000 signatures ont déjà été récoltées sur le site cultureismyjob.ch.

Aujourd’hui, plusieurs associations professionnelles, dont LiveCom Expoevent, l’Association suisse des promoteurs de musique (SMPA), l’Association suisse des techniciens de théâtre (ASTT) ou l’Association des professionnels de la scène romande (ARTOS) ont pris l’initiative de cette Nuit de la lumière, qui flambera ce soir, deux heures durant. Un semblant d’activité a redémarré mais les initiateurs demandent une plus grande sécurité de planification à partir du 1er septembre afin de pouvoir au moins reprogrammer les événements tombés à l’eau. Ils entendent aussi négocier avec les pouvoirs publics pour éviter une vague massive d’insolvabilité et préserver l’emploi. Car le rouge risque de clignoter encore un bon moment.

www.nightoflight.ch

Culture Cécile Dalla Torre Culture 

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