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S’en tenir aux faits

Michèle Goepfert estime que le chercheur Sebartian Dieguez tire des conclusions trop générales à partir de ses observations dans l’article intitulé «Complotisme viral».
Société

A-t-on le droit de refuser un vaccin – qui n’existe pas encore – sans se trouver associé à des «complotistes»? Un terme qui, soit dit en passant, n’est pas défini une seule fois dans l’article.

En quoi le fait de ne pas faire aveuglément confiance à la «parole officielle» est-il un danger pour la démocratie? Est-il si malsain que cela de «se méfier des autorités»? Qu’en disent les syndicalistes, les membres d’Ensemble à gauche?

Et encore, n’y a-t-il pas de quoi «se méfier de l’OMS» après la gabegie qu’elle a causée autour de la fameuse pandémie de H1N1 en 2009 qui a eu comme conséquence directe l’enrichissement spectaculaire des laboratoires fabriquant le vaccin?

Et, pour finir, l’opposition à la 5G, la critique de Bill Gates sont qualifiées de «lubies», tout comme la méfiance vis-à-vis des vaccins. La contestation est mal vue. Ne nous intéressons pas à «des théories alternatives», c’est dangereux. Au fait, alternatives à quoi? A quelle théorie, bien sûr officielle? Ce n’est pas précisé…

Peut-être le propos manque-t-il de précision? De hauteur de vue? Il faut reconnaître que le sujet est ardu et difficile à cerner. Mais justement, donc. L’analyse des comportements créateurs de rumeurs virales via les réseaux sociaux ou autres requiert une grande attention à la diversité des points de vue. On peut bien vilipender les jugements qui ne sont basés sur aucun fait réel; l’opposition aux messages officiels doit être acceptée et respectée dans une démocratie. Autrement dit, il est important de faire la différence entre, d’une part, la critique légitime des positions dominantes dans la société et, d’autre part, ce qui n’est que rumeurs, malveillantes ou pas.

C’est ce que cet article ne fait pas, induisant le trouble en nous, lectrices et lecteurs du Courrier, qui sommes souvent contestataires de l’ordre établi.

Cerise sur le gâteau, Sebastian Dieguez lui-même, utilise cet interview pour participer à ce qui ressemble vraiment à un complot, totalement en phase avec les media dominants, français notamment: j’ai nommé la décrédibilisation du professeur Didier Raoult. Et à ce propos, M. Dieguez fait exactement ce qu’il reproche aux complotistes: il assène des jugements sans citer aucune source fiable sur laquelle seraient basés ces jugements.

M. Dieguez devrait s’appliquer ses propres leçons et en rester aux faits, laissant de côté les jugements et interprétations personnels.

Michèle Goepfert, Genève

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