On nous écrit

L’armée du futur

François Choffat réagit à notre éditorial du 20 février sur l’achat des prochains avions militaires.
Avions de combat

J’avoue que jusqu’ici je ne me suis guère préoccupé de l’avenir de notre aviation militaire, tout en me demandant à quoi pouvait bien servir cet arsenal volant dans notre Suisse d’aujourd’hui. C’est même une question que me posent mes oreilles cinq jours par semaine, moins les jours de brouillard, puisque j’habite juste à côté de l’aérodrome militaire de Payerne.

Mais j’ai la solution: notre armée de l’air a un besoin légitime de se sentir utile, et pour cette raison il lui faut des avions. Mais tant qu’on est en période de paix, l’aviation ne sert strictement à rien ce qui est particulièrement frustrant pour des militaires et agaçant pour les citoyens qui doivent en assurer l’achat et tous les frais inhérents.

Or quels sont les avions vraiment utiles en temps de paix et particulièrement adéquats pour faire face à la menace des effets du réchauffement climatique? Nul n’est besoin d’être un génie pour penser aux Canadair, ces merveilleux avions cent pour cent civils des pompiers des forêts. En y réfléchissant bien, je n’y trouve que des avantages.

Premièrement une forte diminution des décibels produits, mais cet argument ne concerne pas l’ensemble de la population suisse. Le prix est un argument plus universel, pensez aux 3 milliards que nous auraient coûté 22 Gripen, cela nous ramenait l’unité à environ 150 millions. Un Canadair neuf n’est certes pas donné, mais au prix de 25 millions, on en aurait eu six pour un seul Gripen. Alors avec les 6 milliards décidés par le parlement pour notre prochain achat on pourrait s’offrir une escadrille de 240 Canadair! En se satisfaisant de, disons dix canadairs, la facture ne serait que de 250 millions.

D’accord, les feux de forêts ne sont pas pour demain, mais presque. Et d’ici à ce que la décision soit prise, qu’ils soient fabriqués, livrés et enfin maîtrisés, ils seront utiles avant d’être opérationnels. Et si nos forêts ne brûlent pas encore, nul doute qu’ils trouveront à s’occuper sans avoir à rejoindre l’Amazonie ou la Californie, mais chez nos voisins les plus proches, en France, en Italie, en Espagne. Je vois d’ici le bonheur de nos pilotes et de tous les acteurs de cette formidable entraide.

En continuant ce rêve que je voudrais prophétique, c’est toute l’armée qui pourrait se rendre utile, dans le pays et bien au delà. Faire face aux futures tempêtes, aux inondations, aux glissements de terrains, aux destructions, aux disettes, encadrer les populations fuyant les désastres.
Tout notre équipement ainsi que la formation des femmes et des hommes sous les drapeaux pourraient être modifiés en vue du rôle futur de notre armée. Et les 5 milliards 750 mille francs économisés par notre renoncement aux avions de combat seraient disponibles pour ces tâches incontournables que l’avenir nous promet et pour bien d’autres encore.

François Choffat,
Grandcour (VD)

Opinions On nous écrit Votre lettre Avions de combat

Connexion