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«Ces idées qui nous sont chères»

Pierre Aguet fait l’apologie du livre de Jean-Claude Renwald Socialiste un jour, socialiste toujours paru en avril dernier.
Politique

Remarquable. Enthousiasmant. Une fresque complète de tout ce que les socialistes de ce pays portent dans leur cœur et pour lequel, ils se battent depuis longtemps. Je sors de la lecture du dernier livre de Jean-Claude Rennwald en me disant que l’on ne devrait plus accepter un nouveau membre dans ce parti, ou même dans un autre, qu’après qu’il ait lu ce bouquin. Et pour les militants blanchis sous le harnais je dis aussi: «Précipitez-vous sur ce livre.» Enfin, pour ceux qui restent en marge de notre combat socialiste et syndical, ils seront également enthousiasmés par le rappel de toutes ses propositions dont Jean-Claude Renwald montre à quel point elles sont utiles aux peuples qui les ont adoptées.

En 1963, avec les jeunes socialistes de Vevey, nous passions nos soirées à faire une lecture critique du programme du PSS de 1959. Ce dernier avait été rédigé de manière à ce que la droite suisse puisse considérer ces rouges comme acceptables au Conseil fédéral. Un programme qui manquait de venin. Et si la formule dite magique date du 17 décembre de cette année-là, on se souvient aussi que cette droite a choisi son représentant rouge. Heureusement, on ne l’a jamais regretté: Hans-Peter Tschudi a fait évoluer l’AVS d’une manière remarquable. Le livre de Jean-Claude se lit lui comme un roman, pas comme un programme. Et il a vocation universelle.

Milliardaires contrôlant la presse

Lorsque vous faites le tour de l’espérance socialiste et syndicale avec l’auteur, vous ne pouvez que vous enthousiasmer. Tous les sujets qui sont traités en quelques paragraphes sont illustrés par des chiffres et des expériences proches ou lointaines. Que du concret. Les milliers de chiffres sont très faciles à «absorber», car ils expliquent les rapports de force, les avantages et les inconvénients de telle ou telle décision.

Peut-être n’est-il pas assez mis en évidence que nos démocraties ne fonctionnent plus à cause de l’importance de l’argent et de la disparité des fortunes impliquées dans le jeu politique. Nous apprenons cependant que Magdalena Blocher dispose de 4 000 millions et que la famille Blocher en contrôle 12 000, qu’un autre UDC, Thomas Matter dispose de 50 millions et Céline Amaudruz de 10 millions. C’est donc à ces milliardaires, qui contrôlent une bonne partie de la presse, ou qui utilisent sans limite la presse qui ne leur appartient pas encore, qu’une majorité d’ouvriers fait confiance.

On apprend aussi qu’avec son programme de gauche, depuis l’accession de Jeremy Corbyn à la direction du Labour, ce dernier a passé de 200 à 600 000 membres. Si Corbyn est si peu soutenu, même par ses amis, c’est que tous les tabloïdes anglais sont en main d’un autre milliardaire actif dans le monde entier. Vous ne trouverez pas dans ce livre que ce Labour a passé de 40 à 32,2% des électeurs britanniques en novembre dernier. Le livre est sorti en avril.

On a souvent utilisé la formule: «Ces idées qui nous sont chères». Elles sont rappelées dans ce livre d’une manière magistrale. Profitez-en.

Pierre Aguet,
Vevey (VD)

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