La justice a tranché: Gandur n’a pas été diffamé
C’est une excellente nouvelle! La justice pénale vient de rendre son verdict définitif: le portrait de Jean Claude Gandur réalisé en mai 2015 par Le Courrier n’était pas diffamatoire et encore moins calomnieux. Le classement de la plainte pénale déposée par M. Gandur a été entériné mercredi par la Cour d’appel de justice du canton de Genève.
Certes, le retrait des plaignants et la probable prescription fondent en premier lieu cette ultime décision. Reste que le jugement sur le fond, empêché par ce retrait, ne faisait guère de doute, cette même cour d’appel ayant déjà très clairement dédouané l’auteur de l’article dans un jugement du 11 avril 2016. Seule une erreur procédurale relevée par le Tribunal fédéral (TF) a obligé à une nouvelle instruction du Ministère public, dont la conclusion fut à nouveau extrêmement nette et favorable à notre journal.
Rendu en février et confirmé mercredi, le verdict de la justice pénale souligne la valeur du travail d’enquête du Courrier et des sources utilisées, ainsi que l’intérêt public de l’information. Au vu du «faisceau d’indices de corruption [qui] entoure la société» fondée et dirigée par M. Gandur, les écrits de Benito Perez étaient «licites», «légitimes» et publiés de «bonne foi», dicte la sentence.
Alors que Le Courrier vient d’être condamné dans la procédure civile parallèle – nous ferons bien entendu recours au TF – et que certains journalistes un peu rapides en besogne en ont profité pour dénigrer notre travail sans jamais s’être enquis des premières décisions de justice ou de nos sources, il n’est pas inutile de souligner ce premier succès important dans une affaire qui nous mobilise depuis maintenant quatre ans!
D’autant que la récente décision des juges civils – qui estiment que l’auteur aurait cherché à manipuler l’opinion – est pour le moins inquiétante quant à l’avenir de la liberté d’expression à Genève et du rôle des médias dans le processus démocratique. Un procès d’intention, donc. Ce sera tout l’enjeu du recours au civil devant le TF. Faire prévaloir le droit à l’information citoyenne et à la transparence démocratique dans le cadre d’une campagne de votation.