Au moment où tous les voyants sont au rouge, où la biodiversité s’effondre et où des collectivités proclament l’urgence climatique, des villes débattent de la construction de parkings souterrains dans leur centre. A Yverdon, la place d’Armes sera creusée pour stationner mille voitures sous terre. Un projet qui a laissé la gauche divisée, les Verts amers. A Vevey, le destin de la place du marché, avec parking souterrain ou non, sera scellé le 19 mai.

Ces débats locaux montrent à quel point les vieux schémas sont extrêmement puissants. Pour beaucoup, la voiture reste gage de la survie des commerces en ville. Et le pas vers un changement radical de vision de la mobilité semble difficile à effectuer. Et pourtant, les villes sont au centre de la transition. C’est à un échelon local que se dessinent les nouvelles manières de se déplacer, de consommer, de vivre. Dans les débats pour les parkings, l’urgence climatique est tout juste évoquée par les opposants, et peine à se hisser à la hauteur des arguments économiques.

Sans action citoyenne forte, les processus politiques, qui fonctionnent à coups de compromis, ne font pas le poids face à la nécessité d’une transformation de la société. Les mouvements comme la grève du climat ont un rôle à jouer en investissant le terrain des villes. A Bruxelles, l’action citoyenne PicNic the Streets, qui organisait des piques-niques géants sur les axes routiers, a réussi à transformer les quatre voies automobiles du boulevard Anspach en un espace où les piétons et la végétation sont rois. Un exemple qui démontre à quel point un engagement citoyen est indispensable pour faire émerger des alternatives.