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Controverses scientifiques

Alison Katz réagit à une récente chronique de Dédé-la-Science.
Science

Mon chroniqueur favori, Dédé-la-Science, qui se croit énervant, n’a jamais réussi à m’énerver. Mais, dans son article «La science, le peuple et les people» (12 mars 2019), il a quand même fait vibrer une nanoparticule d’irritation avec l’affirmation suivante: «aussi multidisciplinaire et condensé qu’il soit, le contenu scientifique est correct avec quelques exceptions…» (se référant au livre d’Antonio Fischetti).

Ah! Encore un passeur de science qui m’informe que le contenu scientifique de tel ou tel article ou livre est correct. C’est possible, bien sûr. Mais ces «verdicts» et «certitudes» contribuent, je pense, au désintérêt du public.

L’important, il me semble, c’est que le peuple aient connaissance de l’existence, de la légitimité et du rôle essentiel (dans l’avancée scientifique) des controverses scientifiques, par le passé et aujourd’hui. Surtout, il est important que le peuple ait le droit de connaître le contenu de ces controverses, mais il est rarement respecté.

Les passeurs de science pourraient contribuer à une vulgarisation responsable (et fascinante!) des sciences – et il s’agit d’une tâche importante dans notre société – s’ils présentaient, en résumé bien sûr, le contenu des débats, la source des doutes et les désaccords entre scientifiques.

La première étape serait d’adopter comme règle que si telle ou telle question est un sujet de controverse, débattu dans les revues scientifiques et médicales avec comité de lecture, le public a le droit d’en être informé.

Dans un deuxième temps, il faut confronter l’immense problème aujourd’hui de l’indépendance des revues médicales et scientifiques (et de la recherche bien sûr), souvent financées par le secteur privé. Raison de plus de faire connaître des incertitudes et d’encourager les doutes légitimes, voire une méfiance informée, chez le peuple.

Alison Katz, Genève

Réponse

Il semble que notre fidèle lectrice a interprété le «contenu scientifique correct avec quelques exceptions» comme une déclaration de foi positiviste en une science figée triomphante! Ce que ce n’était vraiment pas… Sur les sujets que je connais, les textes de Fischetti donnent, en général, une idée juste des savoirs ET des controverses, bien sûr essentielles dans l’état des sciences. Contrairement à beaucoup d’imposteurs, et malgré les limites du format et du concept du livre, que je critique. Désolé de ne pas réussir à énerver Alison Katz avec qui je semble d’accord sur l’essentiel!
Dédé-la-Science

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