Après une première grève du climat en Suisse alémanique en décembre, le mouvement prend de l’ampleur et s’étend aux villes romandes. Elèves des écoles secondaires, professionnelles et des gymnases et collèges déserteront les bancs vendredi pour une grève du climat. «Rien ne nous sert d’étudier si notre avenir et celui de la planète sur laquelle nous vivons n’est pas assuré », écrivent-ils. L’appel de la suédoise Greta Thunberg, en grève devant le parlement de son pays tous les vendredis depuis la rentrée, a fédéré des jeunes du monde entier.

En Suisse, le site du mouvement Klimastreik, en allemand, autonome et horizontal, revendique zéro émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030. Voire la proclamation d’un état d’urgence climatique. Et si cela ne fonctionne pas, le mouvement réclame un «changement de système». Utopique? Face au déni d’une classe dirigeante sclérosée, des revendications radicales sont nécessaires.
L’échec de la révision de la loi sur le CO2, qui devait concrétiser l’engagement de la Suisse dans le cadre des accords de Paris, est révélateur de l’inertie de la classe politique face à cette crise d’ampleur planétaire. Pendant ce temps, le mantra de la consommation est répété à l’envi, les aéroports s’enorgueillissent de leur croissance et la robotisation dope la production d’énergie.

La jeunesse a conscience qu’elle doit prendre voix au chapitre pour que son avenir ne soit pas sacrifié. Le maintien du réchauffement en dessous de la barre fatidique de 1,5°C, au-delà desquels les conséquences sont irréversibles, se joue aujourd’hui. Accusée d’être dépolitisée, la génération des millenials montre au contraire qu’elle est prête à prendre à bras le corps l’enjeu le plus important du siècle. Sur les réseaux sociaux, dans des groupes de discussion, les débats sont vifs. Gageons que cette mobilisation, pour un droit à un avenir, se poursuivra jusqu’à ce que les gouvernements prennent des mesures à la hauteur de la catastrophe en cours.