La mobilité de demain
On ne peut que se réjouir du fait que le Conseil d’Etat se mobilise afin de lutter, localement, contre les changements climatiques. Et cela d’autant plus que, selon Géraldine Pflieger, «l’échelle cantonale est une des plus pertinentes pour intervenir».
Si les autorités cantonales cherchent un premier dossier pour mettre leurs actes en adéquation avec leur credo global, le projet de nouvelles jonctions autoroutières dans l’Ouest lausannois lui en offrent la possibilité.
En effet, ce projet se base sur une augmentation de 30% du trafic automobile à l’horizon 2030, alors que l’agenda 2030 vise, au contraire, à une stabilisation du trafic, et que l’état de la planète indique que cet objectif est lui-même minimaliste.
De plus, une augmentation de la capacité autoroutière ne va qu’inciter davantage les gens à utiliser leur voiture dans un environnement urbain, là où la mobilité douce et les transports publics peuvent facilement la remplacer, à condition d’adopter une politique proactive en la matière.
Enfin, ces projets ne tiennent aucun compte de l’augmentation attendue de la pollution atmosphérique, et notamment des concentrations en particules fines, dans une zone où les valeurs limites sont régulièrement déposées aujourd’hui déjà.
La question qui se pose au Conseil d’Etat est la suivante: doit-on accepter un projet qui sacrifie la santé et la qualité de vie à la mobilité automobile, ou, au contraire, plaider pour un redimensionnement de ce projet, par exemple en réactivant la proposition de déclassement de l’autoroute en boulevard urbain, en adéquation avec les objectifs que le Conseil d’Etat a fixés? Les autorités cantonales, en s’opposant à l’Office fédéral des routes, peuvent ouvrir la voie à la mobilité de demain.
Bertrand de Rham, Chavannes-près-Renens