On nous écrit

Géraldine et le Consul

Eric Dubosson livre une analyse des déboires de Mme Géraldine Savary.
Politique

En 2012 déjà, dans une lettre intitulée «Géraldine au pays des Soviets», publiée dans ce journal, j’attirais l’attention sur le problème posé par la proximité, d’une conseillère aux Etats de gauche, avec certains personnages. Je précisais notamment: «Pour défendre efficacement ses valeurs et combattre des adversaires politiques puissants, il conviendrait de garder ses distances. La franche camaraderie n’est pas de mise.»

L’actualité nous donne tout naturellement l’occasion d’une comparaison avec la situation genevoise. Au bout du lac, les préjudices causés par des élus sont bien réels et même chiffrés pour certains. Pourtant, pas de démission spontanée et l’arrogance affichée de certains ne saurait baisser, ne serait-ce que d’un demi-ton.

Que s’est-il passé? On peut raisonnablement douter qu’un milliardaire puisse solliciter la bienveillance d’une sénatrice socialiste pour faciliter la bonne marche de ses affaires, de plus avec des dons d’un montant ridiculement bas, en regard de la capacité financière du donateur. Les acteurs à la manœuvre sont manifestement ailleurs, pour vouloir couper l’herbe sous les pieds d’une politicienne qui prend de l’importance au niveau national. Paradoxalement, cette affaire met en évidence ses faiblesses, mais aussi ses qualités. En effet, on ne prendrait pas la peine de faire trébucher une élue inexpérimentée et incompétente (à ce propos on consultera avec profit la liste des parlementaires fédéraux!).

Alors Mesdames et Messieurs les journalistes, après avoir insisté sur la «mine fatiguée» d’une conseillère aux Etats, lors de sa conférence de presse, il serait temps de se pencher sur les liens obscurs tissés par certains milieux politiques, avec en particulier, un consul milliardaire.

Éric Dubosson, Brent (VD)

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