Édito

La bataille du «para»

La bataille du «para»
KEYSTONE
Canton de Vaud

La colère monte chez les professionnels vaudois de la petite enfance. Après une pétition qui a recueilli 17’000 signatures, ce sont désormais des actions, des mobilisations et une grève qui sont en préparation. Les raisons de la fronde? Les nouvelles normes d’application de l’accueil parascolaire, qui doivent entrer en vigueur le 1er janvier 2019, prévoient d’augmenter le nombre d’enfants par adulte, tout en baissant celui de diplômé-e-s dans les équipes d’encadrement. Cela, agrémenté de nombreuses possibilités permettant de déroger au cadre minimal revu au rabais. Bref, une importante dégradation des conditions d’accueil, dénoncent professionnels, parents, syndicats et partis de gauche.

Alors que l’élaboration de la loi sur l’accueil de jour a donné lieu à huit ans de batailles, son application fait ainsi l’objet de nouveaux combats politiques. Il ne faut cependant pas baisser les bras. La lutte pour un parascolaire de qualité se doit d’être poursuivie. Comment, sinon, mettre en pratique les missions du «para» définies par la loi? Le texte précise que l’accueil de jour doit soutenir le «développement physique, affectif et social des enfants, dans un cadre favorisant un accueil de qualité et selon un projet pédagogique adaptés». Mais aussi encourager «l’égalité des chances et l’intégration» des enfants. Or cela n’est possible qu’avec un nombre suffisant de professionnels qualifiés.

A l’heure où les communes vaudoises se préparent à affronter les effets de la RIE III sur leurs finances, il n’est pas surprenant que certaines municipalités prétendent mettre en place le cadre le moins coûteux possible. Même si cela implique une dégradation de la qualité de l’accueil des enfants. Et, par ricochet, de l’accès au travail de nombreux parents. Car la possibilité de bénéficier d’un accueil de jour de qualité est essentielle à la conciliation entre vie familiale et vie professionnelle.

Cette bataille risque ainsi de n’être que la première d’une longue série. Le cadeau aux grandes entreprises que représente la réforme fiscale vaudoise aura en effet de lourdes conséquences sur les finances municipales. Et, partant, sur les politiques publiques en faveur de la population. Qu’il faudra encore défendre.

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