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Cessons de jouer avec la vie des réfugiés

Cessons de jouer avec la vie des réfugiés
L'Aquarius, navire de SOS Méditerranée. KEYSTONE
Migration

Rien qu’entre juin et juillet, 721 personnes sont mortes en tentant de traverser la Méditerranée. Alors que Malte a accepté hier in extremis d’accueillir l’Aquarius, le bateau de sauvetage affrété par SOS Méditerranée et Médecins sans frontières (lire en page 9), Amnesty International réitère son appel aux Etats européens de prendre leurs responsabilités et de sauver et d’ouvrir leurs portes aux réfugiés bloqués en mer.

Les gouvernements européens doivent cesser de jouer avec les vies humaines. En refusant d’autoriser les réfugiés et les migrants de débarquer dans leurs ports, l’Italie et Malte font preuve d’une grave cruauté. Des personnes qui ont fait face à de dangereux périples et à des conditions de détentions inhumaines en Libye sont désormais bloquées en mer. L’Europe doit faire face à ses responsabilités et assurer la protection de ces 141 personnes, dont 73 enfants.

L’annonce faite par Gibraltar de vouloir retirer à l’Aquarius le pavillon sous lequel il navigue est également alarmante. Il s’agit d’une manœuvre bureaucratique qui entrave les activités de recherche et de sauvetage en mer. Les efforts acharnés des ONG pour sauver des vies en mer devraient être salués et non pas contrariés ou punis.

Nous appelons les Etats européens et leurs dirigeants à se mettre d’accord de toute urgence sur un système fiable et sûr de recherche et de secours qui permette aux survivants de débarquer dans le port sûr le plus proche. Ils doivent également respecter le droit de la mer et faire du sauvetage en Méditerranée leur priorité. Nous exhortons les Etats bordant la Méditerranée à ouvrir leurs ports aux personnes qui ont été secourues et demandons aux autres Etats membre de l’Union européenne de prendre leurs responsabilités en partageant le fardeau de l’accueil des demandeurs d’asile. La Suisse doit, elle aussi, faire preuve de solidarité en accueillant des requérants d’asile, comme elle l’a fait entre 2015 et début 2018, dans le cadre du programme de relocalisation européen.

Spécialiste des questions migratoires pour la section suisse d’Amnesty International.

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