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Bondo doit vivre avec le risque

Grisons

Une année après l’éboulement du Piz Cengalo, le village de Bondo revient à la normalité: le bassin de retenue a été dragué, les maisons détruites ont été démolies, la reconstruction de l’infrastructure planifiée est en cours. Cependant, on ne peut pas encore lever l’alerte, du fait des violents orages estivaux susceptibles de provoquer glissements et éboulements. Une commission est chargée de coordonner l’attribution des dons.

Anna Giacometti, présidente de la commune de Bregaglia, dont on connaît le nom dans tout le pays depuis la catastrophe de l’an passé, sera heureuse de voir les structures de protection définitivement installées: «Certes, les structures provisoires nous protègent. Mais quand il y a un orage dans le Val Bondasca, les gens d’ici ne sont pas tranquilles.» Le 23 août 2017, 3 millions de mètres cubes de pierres et de boue ont dévalé le Piz Cengalo et déferlé dans le Val Bondasca. Cent cinquante habitants de la vallée ont dû évacuer leur maison et trouver un toit provisoire pendant des semaines. Trois entreprises ont subi de graves dégâts. Neuf bâtiments totalement ravagés viennent d’être démolis. On a entrepris la reconstruction d’une partie de l’infrastructure endommagée, et les systèmes d’approvisionnement en eau potable et en électricité sont rétablis depuis quelque temps déjà. «S’il n’y a pas de nouveaux glissements, tous les projets seront terminés en 2023», explique Anna Giacometti. Et un nouveau bassin de retenue, plus grand, va offrir une meilleure protection à la population d’ici là.

Les coûts des travaux de déblaiement et de réhabilitation ainsi que des ouvrages de protection à reconstruire, dont la plupart sont financés par la Confédération, le canton et la commune, se calculent en millions de francs. Ces coûts extraordinaires représentent une très grosse charge pour la commune de Bregaglia. Mais dans ce cas précis, Anna Giacometti peut compter sur le soutien des œuvres d’entraide: «Nous sommes reconnaissants pour chaque don qui nous a été fait. Nous espérons pouvoir couvrir tous les coûts sans avoir à augmenter les impôts dans la vallée.» Pour coordonner les fonds collectés et les répartir selon des critères unifiés, le gouvernement des Grisons – comme il l’avait fait après les grandes inondations de 2005 – a institué une commission des dons au sein de laquelle Caritas Suisse représente les intérêts de La Chaîne du Bonheur. Cette dernière a mandaté Caritas Suisse pour mettre en œuvre l’aide financée par les dons obtenus par son biais. En outre, Caritas a également offert 1 million de francs de ses propres fonds à la commune: la commission des dons peut les employer là où l’urgence est la plus manifeste.

Des personnes privées et des PME qui doivent faire face à des coûts dépassant ceux remboursés par les assurances peuvent déposer une demande de soutien auprès de la commission. A ce jour, celle-ci a enregistré 28 demandes. Anna Giacometti estime important de faire en sorte que les fonds résultant de dons soient distribués en fonction des besoins effectifs, et non pas selon le principe de l’arrosoir.

Dans le Val Bregaglia, on n’est pas encore complètement revenu à la normale. De nouvelles masses de roches menacent de s’effondrer du Piz Cengalo. Environ 1,5 million de m3 de décombres tapissent les flancs du Val Bondasca et pourraient, s’il pleut fort, très vite se transformer en un nouveau glissement. Pour que les habitants des villages de Bondo, de Promontogno, de Sottoponte et de Spino, situés à proximité immédiate de la Bondasca, puissent dormir tranquilles, la montagne est surveillée au radar jour et nuit. Un système d’alarme se déclenche à la moindre formation de masse instable. Bondo a dû apprendre à vivre avec le danger.

Responsable du service Aide en cas de catastrophe en Suisse, Caritas Suisse.

Opinions Agora Silvano Allenbach Grisons

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