Des luttes à saisir
Et vous, quelles luttes menez-vous? En ce 1er Mai, les causes ne manquent pas, qui méritent d’être revendiquées dans les défilés. Avec deux catégories de slogans: ceux qui barrent la route au démantèlement des droits des travailleuses et travailleurs et ceux qui exigent davantage de justice sociale. Deux revers indissociables d’une même médaille. Assurances sociales, horaires de travail, droit à des contrats durables: défendre les acquis ne doit pas empêcher de voir plus loin, d’exiger un partage des richesses équitable. Egalité entre hommes et femmes, revalorisation salariale, congé parental, protection contre la sous-traitance, la privatisation, l’uberisation de la société ou encore l’automatisation des tâches… Les luttes syndicales ne s’arrêtent pas aux revendications de la grève générale de 1918, bien au contraire!
En cette année où l’on commémore à la fois cette date clé et Mai 68, bien plus qu’un passé idéalisé, c’est un élan qu’il s’agit de retrouver. Car les acquis sociaux actuels sont nés de ces rapports de force. Face au rouleau compresseur des logiques capitalistes, de l’accaparement des ressources, de l’exploitation de la main-d’œuvre, il faut saluer la force de ceux qui luttent pour leurs droits. La résistance passe par l’organisation concrète, mais aussi par la bataille des idées afin de délégitimer les régressions sociales vantées par les mantras néolibéraux.
C’est tout l’enjeu d’une «fête» comme le 1er Mai: marquer un temps d’unité pour celles et ceux qui travaillent (ou aspirent à travailler), produisant des richesses dont les bénéfices sont captés au sommet de la pyramide. Et leur permettre de prendre la rue pour se faire entendre.
Non, l’augmentation de l’âge du départ à la retraite n’est pas une nécessité; non, la flexibilisation sur le dos des salariés n’est pas une fatalité. Les Suisses votent parfois contre leur propre intérêt, matraqués par l’argument que toute avancée sociale serait «mauvaise pour l’économie». Cela sans tenir compte de la productivité du travail, qui n’a fait qu’augmenter depuis des décennies! Un fait validé par les statistiques de la Confédération.
Il s’agit de ne pas renoncer à ces combats. Un salaire digne pour un travail digne, qui fasse des valeurs humanistes ses points cardinaux… Voilà un projet de société qui mérite qu’on le défende collectivement et qui se construit à travers de multiples revendications. Alors, à vos pinceaux, stylos et pancartes, et venez vous aussi prendre la rue le 1er Mai.