Édito

Dans l’attente du miracle climatique

Dans l’attente du miracle climatique
Genève, le 6 avril 2018 Reportage au Salon du climat à Palexpo. Le Courrier / © Cédric Vincensini
Environnement

A force de cris d’alerte des spécialistes, de grandes conférences sur l’environnement et de vidéos montrant que nos océans étouffent dans le plastique, l’urgence climatique est enfin devenue un thème de société. Les discours sur l’écologie, la nécessité de mieux recycler nos déchets, de limiter les émissions de CO2 ou de ménager les ressources de la planète entrent dans les têtes. A Genève, ce week-end, s’est ainsi tenu un salon du climat, où une quarantaine d’exposants présentaient leurs idées, prototypes et inventions destinées à sauver l’environnement. Si certaines propositions sont en effet prometteuses, il faut toutefois se garder des risques de l’écoblanchiment – green washing – en bon français.

Face au gaspillage ambiant, aux déperditions énergétiques, aux failles dans le recyclage de nos sociétés, il est tentant de croire que de miraculeuses trouvailles permettront à l’avenir de diminuer notre empreinte écologique. Mais les déchets qui polluent le moins restent ceux qu’on ne produit pas. A l’heure où l’humanité développe des poubelles électroniques qui trient toutes seules nos détritus, distinguant le verre du papier de l’aluminium, on peut se demander s’il ne faudrait pas simplement travailler sur le geste initial. J’ai une bouteille à la main, vais-je vraiment la bazarder au milieu de déchets organiques? Et si, bien sûr, chaque geste individuel compte, il s’agit de ne pas oublier les principales sources de pollution: le trafic routier et aérien, les chauffages au bois, l’agriculture et l’industrie pour la Suisse.

Alors, oui, il faut saluer toutes les recherches et inventions qui permettent d’améliorer notre bilan carbone, de remplacer par des matériaux biodégradables nos montagnes de plastiques, de renforcer l’attrait du solaire face aux énergies les plus polluantes. Et, depuis des millénaires, les réponses techniques et technologiques ont permis à l’espèce humaine de faire face aux défis et aux menaces. Mais nous ne pourrons perpétuellement compenser les dérives de notre système sur-consumériste par de, certes ingénieux, stratagèmes.

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