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Sois jeune et tais-toi

Caroline Marti regrette vivement la suppression du projet de création d’un Conseil de la jeunesse par le Grand Conseil genevois.
Politique

Lors de sa séance plénière du 1er mars 2018, le Grand Conseil a amputé la loi sur l’enfance et la jeunesse d’un de ses projets phares, la création d’un Conseil de la jeunesse. Organe institué dans l’ensemble des autres cantons romands, ce Conseil devait permettre aux jeunes d’émettre des préavis et formuler des propositions au canton et aux communes sur tous les sujets qui les concernent. Un outil qui aurait non seulement octroyé aux jeunes la possibilité de faire entendre leur voix auprès des autorités, mais qui aurait également suscité la participation des jeunes au débat public ainsi qu’à la vie politique et sociale en légitimant leurs avis. Une manière d’améliorer ainsi la formation et l’expérience civique de nos jeunes concitoyen-ne-s.

Alors que le taux de participation lors de votations est deux fois moins élevé pour les 18-30 ans que pour les 60-75 ans, des mesures urgentes doivent être prises pour inciter les jeunes de notre canton à prendre part activement à la vie politique et civique. Ce Conseil de la jeunesse aurait pu y contribuer de manière concrète.

Aujourd’hui, les jeunes n’ont pas d’espaces officiels pour faire entendre leur voix. A 28 ans, je suis la benjamine du Grand Conseil ce qui signifie que les citoyen-ne-s de 18 à 27 ans ne sont pas représentés au sein des organes politiques cantonaux. Plus de 20 000 jeunes n’ont pas voix au chapitre. Et la majorité rétrograde du Grand Conseil refuse de leur donner la parole, par crainte peut-être qu’ils finissent par re-mettre en cause leurs privilèges… affligeant!

Caroline Marti, députée socialiste au Grand Conseil (GE)

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