Crise de l’électricité et de l’eau à Gaza
Depuis début janvier, la bande de Gaza vit une véritable crise d’électricité, avec de longues coupures de courant, jusqu’à 20 heures par jour, ce qui signifie que chaque maison et chaque quartier a droit à quatre heures d’électricité par jour.
Vous imaginez? Plus de deux millions habitants privés d’électricité pendant des jours et des jours! Surtout durant cette saison d’hiver avec la vague de froid au début de cette nouvelle année.
La seule centrale électrique, qui a été bombardée lors de la dernière agression israélienne en 2014, fonctionne avec seulement 20% de sa capacité. Conséquence: chaque foyer à Gaza a droit à 4 heures de courant électrique par jour.
Outre ces coupures, en plein hiver, à Gaza, c’est la pénurie d’eau. Tous les puits municipaux qui approvisionnent les habitants fonctionnent avec le courant électrique.
Vous imaginez? Des foyers privés d’eau pendant des jours et des jours!
Cette situation est liée au manque de fioul et de carburant qui entrent normalement dans la bande Gaza par Israël. La quantité qui entre chaque jour ne suffit pas à faire face à cette vague de froid.
Cette pénurie a des conséquences dramatiques sur la vie quotidienne des habitants de cette région sous blocus, et paralyse tous les secteurs économiques Imaginez-vous une terre sans électricité, sans eau et sans carburant? Nous sommes en 2017 quand même!
Israël refuse l’entrée de matériel et de pièces de rechanges pour cette centrale endommagée par les multiples bombardements, notamment lors de sa dernière offensive contre Gaza en 2014.
Beaucoup d’usines ont fermé leurs portes, des milliers de travailleurs se retrouvent au chômage, ce qui aggrave la situation déjà délicate des habitants de cette prison à ciel ouvert.
Les hôpitaux et les centres médicaux sont les plus touchés, beaucoup d’opérations chirurgicales sont annulées, beaucoup d’appareils médicaux sont en panne, la vie de centaines de patients est menacée.
L’état d’urgence a été décrété dans la bande de Gaza et même les quelques générateurs qui continuent de fonctionner vont être arrêtés, faute de fioul.
Les Palestiniens de Gaza, même avec leur patience extraordinaire et leur adaptation à ce contexte particulier, continuent de souffrir à cause de cette crise.
Devant cette crise, les Palestiniens de Gaza s’interrogent: Où sont les organisations de droits de l’homme? Où est le monde dit libre? Jusqu’à quand cette souffrance? Jusqu’à quand ce blocus israélien inhumain contre la population civile de la bande de Gaza? Et jusqu’à quand cette injustice?
* Directeur du Département de français à l’Université Al-Aqsa à Gaza. Texte paru sur le site de l’Union juive française pour la paix, www.ujfp.org/