«Une machine de guerre mise en marche avec la complicité du Conseil d’Etat»
AGORA
Si nous, les grévistes de la Providence à Neuchâtel, avons décidé, malgré les pressions énormes et les licenciements, de continuer notre mouvement, c’est parce que nous refusons catégoriquement que nos valeurs soient bafouées. C’est une machine de guerre que notre employeur a mis en marche avec la complicité crasse du Conseil d’Etat. Celui-ci se couche devant l’argent. Il est incapable, depuis des années et après «x» études et rapports payés par nos impôts, d’avoir une politique sanitaire claire. Le Conseil d’Etat n’a pas fait son travail et se moque de ses citoyens. Nous ne pouvions admettre qu’à nouveau ce dossier soit relégué aux oubliettes.
Mme Ory [conseillère d’Etat en charge de la Santé] nous a lu1 value="1">Le 30 janvier au Grand Conseil, à la demande des partis de gauche, ndlr. une lettre de GSMN [Genolier Swiss Medical Network] dans laquelle ne figure aucun engagement ferme, aucune date, aucune garantie jusqu’à ce jour. Et vous vous gargarisez, Madame, d’avoir négocié, alors que vous ne faites que courber l’échine, en sacrifiant la qualité des soins. Cerise sur le gâteau, vous avez l’outrecuidance de vous dire attachée aux conventions collectives de travail. Pire, vous légitimez le droit pour l’employeur de se débarrasser d’éléments qui le gênent. Et ce 4 février 2013, la direction de l’hôpital de la Providence a convoqué les médias dans notre dos pour les informer qu’elle avait pris la décision de nous licencier.
Non Madame, Messieurs, la privatisation de la santé n’est pas la seule solution. Ayez l’intelligence de quitter votre position arrogante et vous vous en rendrez compte. Nous réclamons des négociations qui tiennent compte de toutes les parties.
Vous avez choisi de vous passer de nous. Assumez-en les conséquences. Nous restons au Jardin anglais, nous restons debout, nous continuons de nous battre. Et je vous confirme encore qu’à aucun moment nous ne sommes dupes du marasme nauséabond que nous avons mis à jour. Nous ne sommes pas des martyres. Nous sommes des professionnels compétents et qualifiés.
Madame Ory, Messieurs Gnaegi, Grosjean, Nicati et Kurth, vous aurez marqué l’histoire de ce canton. Vous appelez à ce que les syndicats et l’employeur fassent un pas. Le premier pas de notre employeur est de nous licencier. Bel exemple de négociations. Vous êtes la risée des parlements des autres cantons qui ne peuvent comprendre votre incompétence et votre laisser-faire.
Tout un chacun ferait bien de se rappeler que de nos conditions de travail dépend la qualité des soins. Pensez-y lorsque vous aurez en face de vous du personnel sous-payé, sous-traité, dévalorisé. Vous pourrez alors dire merci aux fossoyeurs de la santé publique de ce canton qui eux, bien au chaud, se remplissent les poches.
Notes