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Démocratie et mercredi matin

AGORA GENEVE • Un comité genevois en faveur de l’école le mercredi matin exprime son soutien à la réforme. par BILAL RAMADAN, MICHAEL PAPAROU ET GERARD DESHUSSES*  

Nous, enseignantes et enseignants, mais aussi parents et grands-parents, avons formé un comité en faveur du mercredi matin pour que notre voix puisse se faire entendre, elle aussi, dans ce débat et sommes nombreux à soutenir cette réforme.
Comment faut-il interpréter qu’aujourd’hui les référendaires, emmenés par la Société pédagogique genevoise (SPG) et le Mouvement citoyens genevois (MCG), ne puissent compter ni sur l’appui de la Fédération genevoise des enseignants, ni sur celui de la Communauté genevoise d’action syndicale (CGAS), ni sur celui du Syndicat romand des enseignants (SER)?
Notre comité tient à faire savoir qu’il ne comprend pas que M. Lefort, député au Grand Conseil et référendaire, puisse prétendre dans vos colonnes1 que souhaiter, comme nous, davantage d’école représente une atteinte à la démocratie. Comment peut-on déclarer, sans dénigrer notre enseignement, que davantage de jours d’école assommera les élèves les plus faibles, les élèves allophones, les élèves des milieux défavorisés? Faut-il inventer la semaine de deux jours d’école ou celle à un après-midi?
Notre expérience de tous les jours et le simple bon sens nous démontrent, au contraire, que plus nous pouvons accorder de temps aux élèves, plus ceux-ci progressent. Dans ce cadre-là, parce qu’elle laisse du temps à l’apprentissage, la semaine d’école répartie sur cinq jours a fait ses preuves dans le monde entier.
Parler démocratie, c’est rappeler que le peuple genevois a refusé massivement la suppression de la semaine de quatre jours et demi en 1982. C’est rappeler que le gouvernement monocolore, exclusivement de droite, a supprimé le samedi matin d’école en 1997 sans consultation populaire, ni décision du Grand Conseil, pour permettre à certains de rejoindre leur chalet le vendredi soir déjà.
A l’époque, la SPG s’était opposée à la suppression de la semaine de quatre jours et demi. Il est regrettable qu’elle s’oppose aujourd’hui, avec fracas et sans retenue, à son retour. Souhaitons que l’esprit corporatiste ne l’emporte pas sur le projet pédagogique!
 

* Pour le Comité «enfants, parents, grands-parents avec les enseignants pour le mercredi matin d’école».
1 Le Courrier, lundi 19 décembre 2011, «Projet de gauche ou réforme antisociale?»

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