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L’arme de la faim

Carol Scheller s’émeut de la situation à Gaza, encore aggravée par la malnutrition qui menace tous·tes ces habitant·es.
Gaza

Le 2 mai, le monde semblait se réveiller un peu: la malnutrition aiguë hante les parents et les médecins impuissants dans la bande de Gaza. Les corps émaciés des plus de 1600 enfants admis pour traitement en avril 2025, leurs yeux énormes dans des visages creux, rappellent les enfants victimes de malnutrition au Biafra entre 1967 et 1970. Dans un article du Middle East Eye, trois médecins expriment leur profond désarroi: le pays occupant affame pour engendrer la mort.

A son tour, l’Unicef lance «un appel urgent au respect du droit international humanitaire». En même temps, la Cour internationale de justice à la Haye a conclu cinq jours d’audiences, 40 pays y ont participé. La grande majorité – la Suisse y compris – ont dénoncé des violations massives du droit international. En Israël, les forces de l’ordre ont de la peine à réprimer des manifestations silencieuses dans plusieurs villes où on montre des photos d’enfants tués dans des bombardements – hier, il y en avait deux de 3 et 5 ans, aujourd’hui, 3 enfants ont été tués. L’Unicef avertit qu’après deux mois de blocus, la vie de milliers d’enfants encore en vie est menacée.

Un communiqué de presse du CICR constate qu’après deux mois de blocage d’aide et six semaines de conflit renouvelé, leurs «opérations humanitaires sont au bord de l’effondrement». Dans ce contexte, il y a eu une frappe sur un centre de distribution de nourriture dans la ville de Gaza avec cinq morts dont un, un employé qui distribuait la nourriture. Bientôt, il n’y aura simplement pas de moyen de livrer des vivres, des médicaments ou des produits de première nécessité qui manquent déjà cruellement: «Il faut agir de toute urgence.»

Toute personne à Gaza vit dans l’attente de la mort, d’une façon ou d’une autre, y compris les Israéliens captifs. Ils sont otages pas seulement du Hamas mais aussi de la politique de leur pays qui vise en priorité l’extermination du peuple gazaoui.

Carol Scheller-Doyle,
Chêne-Bougeries (GE)