Aux flâneurs de la rade!
Un ouvrage d’art pour les piétons! C’est tellement rare! Qu’il nous faut voter cette opportunité. Il faut bien dire que nous revenons de loin! Et la voiture qui règne en ce territoire ne nous laisse que peu de choix.
Nous… piétons, après avoir été jetés au lac par la voiture… que pouvons nous faire?
Le bateau a bien failli lui aussi nous interdire son territoire. Mais si on ne peut pas négocier avec le trafic et le TCS, la flotte de la CGN nous a finalement fait une petite place sous certaines conditions.
Refuser cette passerelle, c’est refuser aujourd’hui une solution pour le piéton et laisser encore et toujours la voiture décider.
Enfin on nous propose une infrastructure, un investissement pour l’homme qui marche. Le reste n’est que chimère politique. Croire que la droite de ce canton nous libèrera une voie sur le pont, c’est nous faire perdre encore quinze ans.
Comme il est imprudent cet avis un peu naïf de penser que le mieux est forcément l’ami du bien.
Activer le trafic, c’est ici s’assurer et pour longtemps que le trafic gagne, mais il faut savoir parfois esquiver et laisser un peu de place pour mieux revenir.
Nous reprocher un coût d’investissement au nom de la qualité de nos modes de déplacement, c’est oublier un peu vite les milliards jamais discutés pour la voiture.
Nous avons le choix entre une solution ou une impasse. Choisissons de montrer la bonne direction et dépensons enfin un peu d’argent en faveur de l’homme et non pas de la machine.
Certains noteront que l’économie de moyens n’est pas dans nos priorités et pourtant… pour donner une chance à une certaine forme de décroissance, donnons-nous déjà les moyens d’aller à pied. Offrons-nous l’opportunité de ce déplacement doux et lent dans un environnement sécurisé.
Pourquoi devrions-nous rester debout au milieu d’un trafic qui ne nous fera pas de cadeau pour longtemps encore. Alors que nous pourrions marcher sur l’eau avec la vue sur le lac et laisser un peu de place sur le pont pour les vélos. Au final, ce sont bien les piétons qui vont faire de la place au vélo. Cette place que la voiture ne veut donner à personne.
Il est temps de s’offrir cette passerelle et de continuer à militer pour plus de mobilité douce pour les vélos et les bus sur le pont.
Ne nous trompons pas de combat. Construisons cette passerelle ou alors nous n’aurons rien, et pour longtemps.
Bernard Delacoste,
architecte marcheur, membre vert-es du Conseil Municipal ville de Genève