Est-ce que le nombre de médailles gagnées aux J.O. est compatible avec les bonnes règles de la démocratie républicaine? C’est un peu la question que l’on peut se poser avec le nombre record de titres obtenus par la France aux jeux de Paris en regard de la vacance durable – elle aussi record – de pouvoir après les élections législatives du renouvellement des députés à l’Assemblée nationale. En effet, bien que le groupe majoritaire d’une majorité relative, le NFP, ait présenté la candidature d’une première ministre, Lucie Castets, pour former un nouveau gouvernement, le président jupitérien l’a renvoyée dans sa caisse en déclarant péremptoirement: « Ce n’est pas le sujet.» Et en donnant rendez-vous aux Français·es à la mi-août, voir à la mi-septembre à la fin des Jeux paraolympiques. Soit une absence potentielle de pouvoir exécutif de dix-sept jours, voir de quarante jours. Le temps d’une quarantaine donc pour conjurer les pestiféré·es de tout bord.

Du jamais vu sous la 5e République avec des ministres démissionnaires qui gèrent les affaires courantes en ne manquant pas de prendre la parole à tort et à travers dans les médias. Les oppositions sont atones. Il faut bien que le triomphe des médailles récoltées ruisselle dans la France profonde. De droite à gauche, des super riches aux super pauvres, il faut que tout baigne dans une euphorie contagieuse ou tout manquement ne peut être considéré comme quantité négligeable. Autrement dit, en exploitant au maximum la ficelle olympienne on nivelle sans vergogne vers le bas en mettant tous et toutes à l’unisson des victoires et des podiums qui font oublier la/le politique au profit de l’omnipotence macronienne. Sans doute, à ce titre, aurons-nous maintes occasions de la voir pavaner et donner des leçons de bonne gestion de gouvernance. Encore une fois des Jeux olympiques auront fait la démonstration de leur alibi de masse pour cacher la merde au chat. Est-ce qu’il sera écrit que, droite-gauche, tout sera dissout dans la fièvre de la collecte des médailles?

Léon Meynet,
Chênes-Bougeries (GE)