Édito

Droite extrême le vent en poupe

Droite extrême le vent en poupe
Donald Trump et JD Vance lors de la campagne électorale du 20 juillet 2024. KEYSTONE.
Extrême droite

L’extrême droite a le vent en poupe. On le voit aux Etats-Unis, avec un Donald Trump factieux en lice pour la présidentielle, en Allemagne, avec l’AFD, en France, où le Rassemblement national a failli emporter le morceau lors des élections législatives, ou, ces jours-ci, en Grande-Bretagne avec des émeutes faisant suite à un fait divers tragique; un jeune homme né au Pays de Galles de parents d’origine rwandaise qui a tué trois filles à coups de couteau.

Des rassemblements haineux qui ont pris pour cible toute une série de lieux liés aux migrants. Une fois de plus, on reste sidéré de l’aveuglement et de la complicité d’une éditocratie qui s’attaque à la gauche, accusée d’antisémitisme et de dérive autocratique, alors qu’une vraie gangrène fasciste sourd dans l’indifférence.

On constate le rôle tout à fait pernicieux des réseaux sociaux qui alimentent à coups de fake news – le jeune qui a commis ces actes horribles était faussement présenté comme un migrant illégal musulman – des mouvements spontanés pouvant regrouper des centaines de personnes.

Des discours crypto-fascistes sont tolérés sur des plates-formes comme X. Voire alimentés par son propriétaire, Elon Musk, qui prédit une guerre civile dans un discours au ton de prophétie autoréalisatrice. Il est préoccupant que ce type de comportements qui alimentent ces explosions de violence ne puisse pas être contré, ne serait-ce que symboliquement, par exemple via une plainte de l’autorité.

Deuxième constat: la réponse politique a été ferme mais mesurée. On n’a pas assisté aux mains arrachées ou aux yeux crevés comme en France. Cela est sans doute dû à des doctrines d’engagement différentes qu’il serait peut-être utile de comparer.

Enfin, troisième remarque: le rôle des politiques face à cette montée d’une droite extrême et antidémocratique n’est pas à la hauteur. En France, une partie du parti Les Républicains a basculé du côté du Rassemblement national. En Suisse, face à une extrême droite en phase ascendante, le barrage «républicain» a duré quelques temps. Mais trop rapidement, des alliances électorales contre-nature se sont imposées.

Gageons qu’il en sera de même sur le moyen terme chez nos voisins où la droite est en pleine recomposition. Paris valait bien une messe; une majorité parlementaire justifie bien des arrangements douteux. Surtout quand ils sont portés par des capitaines d’industrie. Il va falloir lutter pied à pied pour des droits fondamentaux de fraternité et de vivre ensemble élémentaires qu’on croyait acquis.

Opinions Édito Philippe Bach Extrême droite

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