Pour des mesures à fort impact
Cet été 2023, le scénario de la planète qui prend feu au sens propre du terme se répète. Alors que des mesures immédiates avec fort impact devraient être prises, des acteurs pesant lourd en termes d’empreinte carbone sur la planète et qui prétendent se préoccuper de l’avenir de celle-ci persistent à adopter des méthodes commerciales scandaleuses. Un exemple choquant cet été est le post sur les réseaux sociaux de l’Aéroport international de Genève proposant un concours offrant un billet d’avion pour l’île Maurice afin de se «rafraichir».
Une telle publicité, de la part d’un établissement de droit public de plus est, relève de l’irresponsabilité absolue sinon du mépris de la problématique du dérèglement climatique. De même, les publicités de MSC Suisse promeuvent des croisières de tourisme en indiquant viser la neutralité énergétique pour… 2050. Soit beaucoup trop tard et par ailleurs affirmation difficilement réalisable, et ce alors que selon des études de l’ONG Transport & Environnement des 15 juin et 13 juillet 2023, ont relève qu’«en 2022, les 218 bateaux de croisières ayant navigué en Europe ont émis autant d’oxydes de souffre (SOx) qu’un milliard de véhicules».
Ces deux exemples démontrent l’importance de ne pas naïvement compter sur l’autorégulation en matière de dérèglement climatique mais de prendre des mesures un tant soit peu contraignantes pour que la justice climatique à l’échelle mondiale et le respect du principe du pollueur-payeur inscrit à l’art. 74 de la Constitution fédérale de la Confédération ainsi que les engagements de l’Accord de Paris soient mis en œuvre.
Bénédicte Amsellem-Ossipow, Genève