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L’occasion d’un changement de cap

Eric Dubosson réagit à un article paru le 26 mai 2023 intitulé «Logements contre biodiversité» (lire ci-après).
Environnement

Le processus de dégradation de l’espace public et de l’environnement est en marche à Montreux depuis plusieurs années. En cause, la forte attractivité de la Riviera, mais surtout un plan d’affectation du sol sur-dimensionné, qui a laissé le champ libre à une promotion immobilière débridée. En fin de compte, des villages du coteau défigurés par la proximité de bâtiments de luxe, sans caractère architectural, inoccupés la plus grande partie de l’année et à Clarens, en particulier, un agglomérat hétéroclite de gros immeubles écrasant le moindre espace de verdure.
Avis personnel? Sur le site officiel de la Commune, on fait le même constat.

Voici un extrait du Plan directeur communal, section 13, schéma directeur sectoriel Brent-Fontanivent-Chernex:

«…C’est surtout dans cette partie de Montreux que les effets de l’urbanisation des trente dernières années sont les plus visibles: tapis de constructions, souvent implantées sans souci de cohérence avec le milieu bâti préexistant ou l’environnement naturel; destruction d’éléments structurants tels que châbles, murs, haies; disparition de la majorité du vignoble; incohérence du système de circulation, etc…».

Est-il nécessaire de construire de nouveaux logements à Montreux? Avec plus de 3000 logements restés vides la plus grande partie de l’année, dont 2144 hors du contrôle de l’Administration communale (préavis de 02/2023), il semblerait opportun d’engager une démarche active et incitative visant à remettre sur le marché locatif une partie au moins de ces appartements.

Le récent règlement adopté de la taxe de séjour n’aura pratiquement aucune incidence sur la situation future, comme l’ont relevé des membres de la commission chargés d’examiner cet objet. Pourtant, la municipalité n’envisage pas de mesures contraignantes, bien que disposant de données pertinentes: Registre des personnes, Registre fédéral des bâtiments et des logements, (Ord. du 09.06.2017). Fichiers que la commune a l’obligation de tenir à jour. Relevons toutefois la difficulté supplémentaire créée par les locations airbnb, qui échappent aussi au contrôle communal.

Dans ce préavis de 02/2023, un document surprenant, notre exécutif énumère ses arguments pour justifier un rejet de l’initiative. Ainsi, la volonté de préserver un espace libre de construction, est considéré comme inquiétant pour la municipalité! L’aménagement du territoire n’est perçu que sous l’angle étroit des possibilités de construire, que l’on qualifie, dans ce cas seulement, de «valorisation» des parcelles, sans autre considérations sur les valeurs liées à la biodiversité, l’agriculture, etc. On lit aussi la crainte d’une contagion à d’autres terrains, dont les propriétaires pourraient décider de les laisser libre de toute construction! Quant à la préoccupation concernant l’activité des entreprises locales de la construction, il faut rappeler tout de même, que l’aménagement du territoire n’a pas pour objectif d’assurer la prospérité du secteur immobilier, qui soit dit en passant, a largement profité de la situation jusqu’ici.

Evitons de suivre les mauvais exemple du voisinage – Blonay, La Tour-de-Peilz, Jongny – et commençons par sauvegarder les Grands-Prés, c’est un début…

Eric Dubosson,
Brent (VD)

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