On nous écrit

La Terre en a marre

Léon Meynet est excédé par les mauvais traitements que l’humanité fait subir à la planète.
Environnement

Marre de tous nos excès, de toutes nos belles promesses, de nos contradictions, de nos mensonges, de nos hypocrisies, de toutes nos hésitations. Elle veut que ça change, que ça change vite, très vite et de manière concrète faute de quoi elle prendra toutes les dispositions nécessaires pour que l’humain, cette sale bête sur deux pattes, disparaisse de sa surface à tout jamais. Elle nous a déjà maintes fois alerté par la puissance des moyens dont elle dispose: ouragans, tsunamis, tremblements de terre, éruptions volcaniques, déluges, feux de forêts, sécheresses.

Et il semble que nous ne le comprenions pas, que nous ne voulions pas le comprendre puisque nous continuons à la bétonner à tout va en poursuivant la construction de structures autoroutières, aéroportuaires et ferroviaires à grande vitesse, de complexes industriels, commerciaux, de loisirs à contresens de son bien-être et de son équilibre.

Nous lui avons répondu en différentes phases, d’abord en éliminant les peuples premiers de l’Ouest américain, puis des forêts primaires d’Amazonie alors qu’ils en garantissaient le respect et l’entretien; puis en l’exploitant outrancièrement de toutes les richesses de son sous-sol, en la souillant de produits chimiques mortels, défoliants, pesticides et en l’empoisonnant par diffraction de ses roches pour en extraire gaz, bitumes de schistes et autres métaux précieux jusqu’à leur tarissement.

La Terre en a marre et n’a de cesse de crier pour nous le faire comprendre. Mais nous faisons la sourde oreille car nous ne voulons pas entendre ce langage à l’opposé de celui du profit, d’un profit meurtrier qui empoisonne la vie, qui détruit les règles de bonnes conduites élémentaires nécessaires à notre survie. Nous la massacrons de plus belle en nous foutant de la fonte des glaciers, du réchauffement climatique, en inventant des pis-aller ridicules du tout électrique tout aussi dévastateur et nuisible.

Aujourd’hui, elle nous lance une nouvelle admonestation en raréfiant l’eau, cet élément liquide qui recouvre les trois-quarts du monde et constitue le 65% de nos corps. Sans eau, plus de nature, plus de fruits, plus de légumes, plus de vie. Mais nous nous sommes organisés pour passer outre à cette semonce en attaquant sans vergogne les nappes phréatiques pour alimenter des méga bassines d’arrosage de cultures industrielles ou pire pour alimenter les canons à neige.

Alors que les grands fleuves et les grandes rivières s’assèchent à une allure vertigineuse, que veut dire faire du ski dans une station? Que veut dire posséder une piscine ? Que veut dire arroser son jardin ou nettoyer sa voiture à grandes eaux? Que veut dire jouer au golf sur les «greens» plus verts que verts à travers le monde même dans des pays où la population n’a pas de quoi accéder à ses besoins aquifères élémentaires?

La Terre en a marre. Quand le comprendrons-nous enfin avant qu’il ne soit trop tard? Avant qu’il n’y ait plus d’eau douce pour refroidir les réacteurs des centrales nucléaires? Quand saurons-nous dire volontairement collectivement «stop, ça suffit»? Maintenant, immédiatement, nous devons changer de logiciel de vie car peut-être bien que si nous ne le faisons pas le dernier cri de la terre nous sera fatal!

Léon Meynet,
Chêne-Bougeries

Opinions On nous écrit Votre lettre Environnement

Connexion