On nous écrit

Pour une mise en perspective

Nils Kapferer partage sa déception sur le fait que la crise écologique et énergétique ne soit traitée que sous l’angle des pertes économiques.
Environnement

Je dois vous écrire car deux articles de l’édition d’hier, jeudi 18 août, me fâchent et me déçoivent vraiment beaucoup. Il s’agit des deux articles, côte à côte, aux pages 6 et 7, soit «Le niveau du Rhin au plus bas» et «La Suisse a raison d’anticiper».

Ces deux articles partagent plusieurs similitudes, mais en particulier d’aborder les conséquences humaines sur l’environnement. Or, ni dans l’un ni dans l’autre cette question n’est mise en perspective.

Dans les deux cas, il s’agit de déplorer les conséquences sur le Grand Capital. Mais rien sur le fait qu’en réalité, c’est l’espèce humaine qui crée, par l’abus environnemental général, l’extraction de masse, par l’impérialisme passéiste, par sa soif de pouvoir et d’avoir les conditions qui sont directement causes des situations déplorées.

Et dans les articles… rien, pas de considération, de mise en perspective.

C’est encore plus flagrant dans l’interview de Roger Nordmann, justement parce qu’il s’agit d’une interview. Il le dit lui-même en parlant de la mesure: «Elle n’est pas écologique.» Mais ce n’est pas grave, tout va bien, la mesure est «très bonne» et elle est due à des circonstances exceptionnelles: «guerre et sécheresse».

Et rien, pas une seule question sur le cercle pervers que nous mettons en place avec des mesures polluantes pour lutter contre des causes de la pollution humaine.

Pas non plus de question sur d’autres solutions. Lorsqu’il a été annoncé la possible fermeture de certains centres commerciaux, j’ai compté. A moins de quinze minutes à pied de chez moi, j’ai 5 Migros, 3 Coops, 1 Aldi, 1 Lidl, 1 Denner, 1 Manor. En revanche, fermer certains centres en maintenant évidemment le salaire des personnes qui y travaillent (enfin, y sont exploitées), ça, non.

Mais oui, c’est une très bonne mesure de polluer plus pour entretenir le fonctionnement de ces 12 centres commerciaux énergivores.

Nils Kapferer,
Bâle

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