On nous écrit

Encore beaucoup de pétrole et de charbon

Alain Rouget réagit à la lettre d’Alain Dupraz dans le Courrier du 6 juillet, à propos du pic pétrolier et de l’épuisement inéluctable du pétrole (et du gaz).
Pic pétrolier

Je veux rappeler que le pic pétrolier (la date à laquelle l’extraction du pétrole passera par son maximum avant de diminuer) est annoncé depuis longtemps, et sans cesse remis à plus tard, à mesure que l’on prospecte et exploite de nouveaux gisements. A titre d’exemple, en Ouganda, le plus grand gisement d’Afrique sera bientôt mis en service par TotalEnergies et un consortium chinois. Un pipeline de 1500 km se construit, avec des stations de chauffage tous les 50 km afin de rendre le pétrole brut plus fluide.

Mais votre lecteur oublie le charbon, dont les réserves connues sont bien plus importantes que le pétrole. Elles sont estimées à plusieurs siècles, au rythme actuel d’extraction.

Bien sûr, pour le climat, il faudrait laisser le charbon dans le sol, et promouvoir à marche forcée les énergies renouvelables. Toutefois, on peut se demander si ces dernières tiendront leurs promesses. Entre autres parce que la totalité du lithium exploitable sur la planète sera très loin de suffire pour les milliards de batteries nécessaires. Ou bien parce que les infrastructures des énergies renouvelables nécessitent d’énormes quantités de métaux rares. Actuellement, la fabrication des panneaux solaires et des éoliennes est basée sur une immense consommation d’énergie fossile, en Chine principalement.

On sait que le mode de vie occidental n’est pas durable et que nous (ou nos descendants) devront réduire fortement notre consommation de matière et d’énergie. Idéalement, cette frugalité devrait être volontaire, que cela résulte d’efforts individuels ou de mesures collectives contraignantes, et non compter sur l’épuisement des ressources non renouvelables. Mais les besoins en énergie ne cessent d’augmenter, et il sera alors bien tentant de revenir au bon vieux charbon. Cela a déjà commencé en Allemagne.

Dernière question: ne serait-ce pas pour son charbon que la Russie tient tellement au Donbass?

Alain Rouget,
Plan-les-Ouates (GE)

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