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Une piste différente

Philippe Beck avance une proposition pour résoudre le problème du droit de veto au Conseil de sécurité des Nations unies.
Ukraine

L’«Agora» de Jean Ziegler parue dans Le Courrier du 24 mars m’a fait beaucoup réfléchir. Oui, l’ONU est pratiquement paralysée en matière de maintien ou restauration de la paix, du fait du droit de veto, au Conseil de sécurité, des cinq puissances nucléaires historiques – USA, Russie, Chine, France et Royaume-Uni –, étant donné que presque partout sur la planète, donc pour tout conflit armé qui s’ouvre, l’un au moins de ces pays estime ses intérêts menacés… L’accélération de la globalisation-mondialisation au fil des décennies n’a fait qu’aggraver ce problème!

M. Ziegler voit l’espoir dans «l’insurrection des consciences des peuples des Nations unies». Désolé, mais je ne puis partager son optimisme. D’abord parce que l’ONU n’est pas une «internationale des peuples», mais des Etats. Et que ceux-ci mettent systématiquement en avant leurs intérêts particuliers – jamais l’intérêt général… Ensuite parce que «les peuples», s’ils peuvent se montrer magnifiquement solidaires (en témoigne la réaction à la guerre en Ukraine), sont le plus souvent sordidement indifférents (en témoigne notre silence au développement des autres guerres, au sort des autres réfugiés).

Alors… quoi? Je vois une piste différente: si tous les autres pays membres du Conseil de sécurité, permanents ou non, décidaient de refuser de siéger aussi longtemps que le droit de veto ne sera pas abandonné par ses cinq bénéficiaires, ces cinq puissances se retrouveraient seules à y siéger… Libres de s’y chicaner et de s’y bloquer mutuellement comme d’habitude… Mais profondément décrédibilisées, et même ridiculisées…

Je viens d’écrire: «Si tous les autres pays…» mais, au fait, une simple majorité d’entre eux ne suffirait-elle pas?

Et pour commencer, ne suffirait-il pas que la Suisse, plutôt que de multiplier les efforts pour entrer dans ce cénacle impuissant, entame seule ce mouvement?

Je n’ai aucun moyen de faire passer cette idée aux gouvernants, suisses et d’ailleurs… Monsieur Ziegler, oui… Alors, qu’en pensez-vous?

Philippe Beck,
Morges (VD)

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