Genève

Le DIP veut éviter une pénurie de profs

Face à l’arrivée d’Ukrainien·nes, le DIP en appelle aux enseignant·es retraité·es mais aussi en poste pour prendre en charge des classes d’accueil. Qui voudra lâcher sa classe?
Le DIP veut éviter une pénurie de profs
Face à l’arrivée d’enfants fuyant l’Ukraine, le Département de l’instruction publique (DIP) veut éviter une pénurie de personnel. Remplaçant·es, enseignant·es à la retraite, stagiaires, personnel en place, il en appelle aux bonnes volontés pour prendre en charge des classes d’accueil. KEYSTONE/Georgios Kefalas
École

Face à l’arrivée d’enfants fuyant l’Ukraine, le Département de l’instruction publique (DIP) veut éviter une pénurie de personnel. Remplaçant·es, enseignant·es à la retraite, stagiaires, personnel en place, il en appelle aux bonnes volontés pour prendre en charge des classes d’accueil.

Les directions des écoles primaires ont ainsi été priées par le directeur général de l’enseignement obligatoire de recenser qui, dans leurs équipes, serait d’accord d’augmenter son temps de travail pour prendre en charge une classe d’accueil. Autre solution: lâcher sa classe, qui serait reprise par un·e remplaçant·e.

Le DIP ne craint-il pas de mécontenter des parents soucieux pour leurs enfants d’un encadrement stable et par du personnel formé? «La solution des retraité·es est la meilleure possible, répond Pierre-Antoine Preti, porte-parole du DIP. En cas de pénurie et avec les enseignants en place, une pesée d’intérêt sera toujours effectuée au niveau local de manière à perturber le moins possible l’enseignement ordinaire.»

«Je doute que beaucoup de collègues voudront lâcher leurs élèves les deux derniers mois de l’année», relativise la présidente de la Société pédagogique de Genève, Francesca Marchesini. «Cela me poserait un problème éthique», confie un maître. «Si le rapport avec l’enseignant·e est sain, son remplacement se passe en général bien», commente encore Mme Marchesini. «Mais le problème, c’est que beaucoup de remplaçant·es expérimenté·es ont été appelé·es comme surnuméraires pour encadrer des élèves difficiles, si bien que beaucoup de nouvelles et nouveaux remplaçants manquent d’expérience.»

Pour la syndicaliste, il faudrait faire appel aux étudiant·es de dernière année. Une solution à envisager, selon le DIP, mais pour l’heure, il a en priorité sollicité des étudiant·es pour le secondaire. Des remplaçant·es peuvent aussi directement prendre en charge des classes d’accueil. En primaire, l’inscription des suppléant·es hors de la période usuelle a été validée. Face au succès rencontré, cette possibilité s’est fermée le 3 avril, selon M. Preti. Il sera tenu compte de leur expérience, précise-t-il.

Concernant les retraité·es, un arrêté du Conseil d’Etat permet leur engagement jusqu’aux vacances d’été, sachant que certain·es ont spontanément offert leurs services.

Au 5 avril, 160 élèves ukrainien·nes ont été intégré·es à l’école primaire, 39 au Cycle et 35 au secondaire II. Cinq jeunes à besoins particuliers sont connu·es de l’Office médico-pédagogique. Le DIP ne peut dire combien d’enseignant·es il aura besoin au vu du nombre de réfugié·es qui augmente chaque jour. Pour l’instant, «nous arrivons à suivre le rythme avec les locaux existants», ajoute encore le porte-parole. En lien avec les communes, la recherche de locaux supplémentaires est en cours. Enfin, le DIP ne prévoit pas un encadrement psychologique ou par des éducateur·trices particulier, mais les entretiens d’entrée en scolarité permettent si besoin de rediriger des élèves vers l’Hôpital cantonal.

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