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Une situation inquiétante

Oliver de Marcellus met en lumière le rôle du médecin conseil et s’interroge sur son anonymat.
Santé

Dans certains cas de traitements compliqués, le médecin traitant est obligé de demander une autorisation de prise en charge financière à l’assurance-maladie, et c’est le médecin conseil qui donne finalement un avis favorable ou non, pouvant ainsi limiter l’accès aux soins. Ce n’est donc plus dans la relation thérapeutique entre un médecin et son patient que se met en place un protocole, mais entre en scène un troisième personnage: le médecin conseil.

Limiter les soins en fonction de critères financiers est une atteinte grave au droit des patients! De surcroît, ce troisième larron est totalement anonyme: on ne sait pas son nom, on ne connaît pas sa spécialisation, on ne sait pas sur quelles bases il prend une décision. Même le médecin traitant ne peut pas connaître son nom ni lui parler directement! En effet, il reçoit ses réponses à travers le secrétariat de la caisse, une forme de communication lourde qui retarde parfois de plusieurs semaines la décision de commencer le traitement, et qui peut ainsi causer des souffrances supplémentaires. De plus cela détourne le médecin de sa tâche principale qui est de soigner. L’assurance Assura est particulièrement lente et rétive, mais le système est le même pour toutes les caisses.

Pourquoi cet anonymat du médecin conseil? Développons quelques hypothèses:
• ce n’est pas une personne, c’est juste un algorithme?
• aurait-il peur de se voir poursuivre en justice?
• est-il soumis au «secret défense»?

Vous pouvez continuer la liste. Quoi qu’il en soit, c’est une situation inquiétante, et même abusive, qui met à mal la déontologie médicale.
Il est essentiel dans une relation thérapeutique – et la prise en charge financière en fait partie – d’avoir un rapport de confiance entre toutes les parties. Nous devrions avoir le droit de savoir à qui nous avons affaire: son nom, sa spécialisation et ses compétences dans le champ précis du traitement. Afin de s’assurer qu’il est au courant des plus récentes avancées thérapeutiques – surtout quand il s’agit d’un pronostic de survie!

Olivier de Marcellus, Genève

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