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Aéroport, nuisances et finances

Jean-François Bouvier souhaite que les autorités genevoises réfléchissent à une gestion de l’aéroport moins nuisible pour les habitant·es.
Environnement

L’aéroport urbain de Cointrin est endetté à plus de 600 millions de francs pour un chiffre d’affaires de 200 millions en 2020; chiffre d’affaires et non pas bénéfice, lequel provenait depuis plusieurs années pour moitié des parkings et du centre commercial. Un prêt supplémentaire sous conditions de 200 millions vient de lui être octroyé: du jamais vu!
Rêver de retrouver la croissance des vols couplée à la croissance des nuisances et des conflits sociaux, croissants eux aussi, est un objectif complètement dépassé. Les presque 100 000 habitants·es de la rive droite ont pu vivre tout simplement «normalement» (c’est un droit constitutionnel) depuis mars 2020, tout comme ont toujours vécus les habitants de la rive gauche. Une véritable résurrection, du jamais vécu et un vrai plaisir.

Il s’agit simplement désormais, pour chacun·e d’entre nous, de continuer à diminuer volontairement cette fois-ci nos petits voyages d’enfants gâtés en avion. Profitons de cette expérience imposée pour reconsidérer nos habitudes et diminuer nos impacts environnementaux (23% du total du CO2 cantonal provient de l’aéroport), sans parler du bruit insupportable, jour et nuit. Il est urgent de réfléchir aux conséquences de nos actes. Les fréquences diminuées des vols n’ont pas eu d’impacts réels sur l’économie. L’aéroport s’est adapté à la pandémie comme toutes les entreprises, malheureusement avec un fardeau financier hérité de la vision politique dépassée (low cost) et mégalomane (croissance débridée) de nos anciennes autorités.

A quoi bon avoir quinze vols par jour pour Paris ou Londres? Réfléchissons à la nouvelle gestion «light» de l’aéroport et à la reconversion des emplois vers des domaines plus utiles pour Genève et sa région. La Genève internationale n’est pas en péril. C’est à l’Etat de réfléchir aux solutions pour assurer et accompagner cette transition économique de l’aéroport. Un nouveau défi nous attend, il est salutaire et il faut s’y atteler sans tarder.

Jean-François Bouvier est l’ancien président de la commission thématique Energie et Environnement du PLR Genève

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