On nous écrit

Des termes à ne pas confondre

 Hilary Waardenburg-Kilpatrick commente une récente dépêche de l’Agence télégraphique suisse (ATS) publiée dans la page internationale.
Religion

Votre édition du jeudi 20 janvier cite la conclusion du rapport 2021 de l’ONG Portes ouvertes selon laquelle plus de 360 millions de chrétiens dans le monde ont été «fortement persécutés et discriminés» en raison de leur foi. Or, la «persécution» et la «discrimination» sont des termes qui n’ont pas la même signification, comme on le voit si on les applique à la situation des femmes: la plupart des femmes se sentent discriminées, énormément moins (heureusement) se sentent persécutées.

En Égypte, selon Amnesty International, le droit de construire ou de réparer des églises fait l’objet de restrictions. Les chrétiens souffrent de discriminations, surtout dans les quartiers pauvres et les villages. Mais en même temps les églises sont ouvertes, les prêtres font leur travail pastoral et la Société biblique égyptienne compte 16 librairies et environ 220 collaborateurs. En Corée du Nord, la simple possession d’une Bible peut mener à l’exécution ou la torture, et le nombre des chrétiens détenus dans des camps de prisonniers politiques pour avoir exprimé leur foi même discrètement est estimé à des dizaines de milliers. Quelle utilité y a-t-il à faire l’amalgame entre la situation des chrétiens égyptiens et celle des chrétiens coréens?

Il est rare que les discriminations ou les persécutions religieuses frappent exclusivement les chrétiens. Ainsi en Egypte, musulmans chiites, athées et membres d’autres religions sont aussi discriminés. Des actions crédibles pour les droits humains et contre les discriminations religieuses dans ce pays doivent s’occuper de tous ces groupes. Le combat contre les discriminations ne peut pas être sélectif, ni en Égypte ni ailleurs.

Hilary Waardenburg-Kilpatrick, Lausanne

Opinions On nous écrit Votre lettre Religion

Connexion