On nous écrit

Une voie répressive inefficace

Fabienne Bugnon dit son indignation.
Mendicité

La récente décision du Grand Conseil d’exclure les mendiant·es de la plupart des lieux accessibles au public est non seulement indigne mais également totalement contre-productive. Ce n’est certainement pas en cachant la misère qu’on règle les terribles inégalités de notre monde qui provoquent l’exil économique et qui font se côtoyer, sur les trottoirs de notre ville, l’opulence et la précarité.

Derrière ce vote, se cache, à peine, une monomanie à vouloir chasser de Genève les roms de Roumanie. Oui, ils sont nombreux, oui il y a sans doute quelques réseaux de faible envergure de types claniques ou familial qu’il faudrait arriver à endiguer. Mais, il y a surtout des hommes et des femmes contraint·es à l’humiliation de tendre la main dans le froid et souvent à même la chaussée. Pas d’agressivité, juste de la mendicité et chacun·e reste totalement libre de donner ou pas.

Celles et ceux qui ont pris le temps de les approcher, de leur parler et en cela je salue le travail remarquable mené par les médiateurs et médiatrices culturelles de Caritas, savent que la plupart de ces personnes ne demandent qu’à être rémunérées en échange d’un travail qu’on refuse pourtant de leur donner. Les roms qui sont dans nos rues ont besoin d’argent pour faire vivre leurs familles en Roumanie, nous avons besoin de main d’œuvre dans de nombreux secteurs, ne pourrait-on pas essayer une bonne fois de régler ces deux besoins d’apparence conciliables plutôt que persister dans une voie répressive qui a d’ores et déjà démontré son inefficacité?

Fabienne Bugnon,
Genève

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