On nous écrit

Participation tuée à petit feu

Nicole Cosseron Rouget et Etienne Rouget estiment que les valeurs et le sens de l’animation socioculturelle ne peuvent être réduits à un simple transfert de charge.
Réaction

A la lecture de votre article du 21 octobre titré «Les communes à la barre de la Fase», nous sommes sidérés de constater les totales cécités auditive et visuelle des gouvernants politiques et institutionnels, cantonaux comme municipaux, aux nombreux signaux d’alarme exprimés par les acteurs de terrain de la société civile, plus fortement depuis la modification de la loi J 6 11 en 2008. A l’époque, des députés lanceurs d’alerte avaient déjà déposé une motion très pertinente (M 1854 du 17.11.2008) au Grand Conseil, mais ils n’ont pas été entendus et les choses n’ont fait qu’empirer au fil des années.

Alors que ces gouvernants appellent à la citoyenneté, à la responsabilité civique, au pouvoir d’agir des habitants, à la solidarité intergénérationnelle, … ils tuent à petit feu les associations d’habitants qui animent les maisons de quartier et autres jardins robinsons depuis près de 60 ans (donc bien avant que la FASe soit créée). Il est connu que l’animation socioculturelle se fait avec les gens, dans un processus de participation, de changement social, de solidarité1. On apprend pourtant que des conciliabules se tiennent entre gouvernants, alors qu’il s’agit bien des liens de cohésion sociale entre habitants. Mais ces derniers ne sont pas intégrés aux discussions.

En 2008, le président de la FASe avait promis l’élaboration d’un projet institutionnel participatif, mais treize ans après, aucune ligne n’a encore été écrite, malgré de nombreuses propositions des représentants du personnel. Ainsi, la crise institutionnelle s’amplifie toujours plus, alors que les gouvernants sont rivés sur leurs outils de pilotage, complètement déconnectés du terrain. Il est maintenant urgent de s’arrêter et de «procéder à un inventaire des problèmes rencontrés au sein de la FASe afin d’en déterminer les causes»2 par un processus participatif, comme le proposait déjà la motion de 2008. La récente évaluation de la Cour des comptes (N° 166, mai 2021) met également le doigt sur certaines questions importantes qu’il est indispensable d’approfondir.

Nous espérons qu’un plus grand respect des populations concernées puisse ainsi se créer.

Nicole Cosseron Rouget, animatrice socioculturelle retraitée, et

Etienne Rouget, animateur socioculturel et enseignant retraité, Genève

Opinions On nous écrit Votre lettre Réaction

Connexion