Édito

Du climat à la météo

Du climat à la météo
La tempête Ida a frappé les Etats-Unis ce week-end. KEYSTONE
Climat

Un désastre par jour en moyenne dans le monde depuis cinquante ans en raison de la météo, du climat et des problèmes d’eau. L’Organisation météorologique mondiale (OMM) a publié mardi un rapport qui chiffre les impacts de ces événements climatiques extrêmes. En effet, sur la période étudiée, le nombre de ces catastrophes a été multiplié par cinq. Trois des plus coûteuses ont eu lieu en 2017. La tempête Ida, qui a frappé les Etats-Unis ce week-end, pourrait monter sur ce macabre podium.

Divers phénomènes sont pris en considération: parmi les dix calamités les plus graves au cours de cette période, on trouve les sécheresses (650 000 morts), les tempêtes (577 000 morts), les inondations (58 000 morts) et les températures extrêmes (56 000 morts). Comme le dernier rapport du GIEC, celui de l’OMM établit un lien direct entre ces phénomènes dramatiques et le réchauffement climatique. Leur nombre va s’accroître. L’organisation onusienne invite donc les Etats à mieux les anticiper: la machine climatique est lancée, et même si des mesures drastiques sont prises pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, les améliorations perceptibles ne se feront sentir… qu’après 2060.

Le document diffusé mardi met en évidence une inégalité devant ces catastrophes. Les pays du Nord disposent de moyens techniques pour prévoir et gérer ces crises. Ce qui n’est pas le cas des pays moins développés, 90% des quelque deux millions de victimes habitaient dans un pays de cette dernière catégorie. Parmi les cas emblématiques, la tempête Bhola au Bangladesh a fait 300 000 morts en 1970! A mettre en relation avec les quatre morts d’Ida recensés à ce jour.

Ce constat de déséquilibre des richesses et ce rapport devront impérativement servir de boussole dans le cadre du débat sur les réponses à apporter à la crise climatique. Qu’il s’agisse des dispositifs d’alerte à mettre en place pour mieux détecter ces événements climatiques, mais aussi des réorientations de nos économies. A défaut, les populations les plus touchées estimeront, à juste titre, qu’en tant que victimes, ce n’est pas à elles de payer la facture climatique. Un impératif de justice sociale qui pèsera également en termes d’acceptabilité politique par les habitant·es des pays du Nord.

Opinions Édito Philippe Bach Climat

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