Édito

Les glaciers ont du souci à se faire

Les Glaciers ont du souci à se faire
Le glacier du Gorner, près de Zermatt, en Valais, en 2009. KEYSTONE
Climat

Le Conseil fédéral a présenté ce mercredi le contre-projet qu’il entend opposer à l’initiative sur les glaciers prévoyant une élimination progressive des combustibles fossiles (pétrole, gaz et charbon). Sans surprise, le texte de l’Exécutif fédéral se distingue par son caractère timoré. Il prévoit des clauses échappatoires et ne ferme pas la porte aux mesures dilatoires et contestées comme les certificats d’émission.

Visiblement, Berne entend rassurer les régions périphériques qui ont contribué à enterrer la loi sur le CO2 lors de la votation du 13 juin. Reste que, depuis, le rapport du Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat) diffusé lundi a mis en évidence que nous avons moins de temps que prévu pour éviter la catastrophe. L’horloge climatique a été avancée de dix ans! Cette urgence réclame des mesures à la hauteur des enjeux et une réorientation de nos priorités économiques, politiques et environnementales. Un plan, pour utiliser un gros mot, avec des investissements publics, de la recherche et des garanties permettant d’éviter certaines catastrophes sociales.

On se prend à regretter la décision malheureuse de libéraliser le marché de l’électricité à l’aube des années 2000. Un service public dans ce domaine permettrait de prendre plus rapidement les décisions nécessaires favorisant un atterrissage en douceur, en hiérarchisant les besoins. En cela, Verts et Socialistes, qui ont dit, à juste titre, leur déception mercredi devant le manque d’ambition du Conseil fédéral, ont aussi une autocritique à faire pour leur participation à ce processus de privatisation qui montre aujourd’hui son caractère délétère.

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